Marine P., la compagne de l'auteur de l'attentat de Trèbes, a été mise en examen mardi soir pour association de malfaiteurs terroristes en vue de préparer des crimes d'atteinte aux personnes, a indiqué une source judiciaire à France 24.
La compagne de l'auteur de l'attentat de Trèbes a été mise en examen, mardi 27 mars dans la soirée, pour "association de malfaiteurs terroristes en vue de préparer des crimes d'atteinte aux personnes", a indiqué une source judiciaire à France 24.
Après sa mise en examen, Marine P., 18 ans, a été incarcérée dans l'attente d'un débat différé sur son placement en détention provisoire qu'elle a sollicité.
Décrite comme "jolie, souriante, discrète", elle avait crié "Allah Akbar" (Dieu est grand) lors de son interpellation vendredi. "Sans antécédent judiciaire", la jeune fille aux yeux bleus, qui "s'est convertie à l'islam à l'âge de 16 ans, présente tous les signes d'une radicalisation", a déclaré lundi soir le procureur de Paris François Molins.
La sœur aînée de Marine P., qui souhaite garder l'anonymat, s'est confiée à l'AFP : "Elle a peut-être eu des propos extrêmes, mais elle n'est pas une criminelle, elle a été manipulée" [...]. Elle avait repris l'école, eu son BEP de vente. Elle allait bien" et cherchait un emploi. La mère, "sens dessus dessous", est persuadée que sa fille n'est "responsable de rien". "Tu as été embobinée", lui a-t-elle dit avant que la police n'emmène sa fille.
La famille, modeste, vit depuis plusieurs années dans un logement social d'une résidence située aux confins de Carcassonne, qui borde le cimetière de la commune. De petites maisonnettes, grises ou beiges, de deux étages, loin du centre animé de cette ville du sud de la France. "Le père est si gentil, si souriant... Il travaille tout le temps, du matin au soir, le pauvre", explique une des habitantes.
Tous se disent "choqués". Jeune fille sans histoire, Marine passait ses journées à la maison et ne se "rendait jamais à la mosquée", ajoute sa sœur. "Elle faisait la prière le matin, mettait ensuite une sourate sur son compte Facebook", et ensemble, entre deux cigarettes fumées dans leur chambre, elles "regardai(ent) des films sur Netflix". Quand Marine jeûne pendant le mois de ramadan, les parents, qui "ne sont pas croyants", selon la fille aînée, "mangent du porc à table". "Et il n'y avait aucun problème", souligne-t-elle, "parce que nos parents nous ont tous laissé choisir".
Relation "très discrète"
Marine "avait très peu d'amis... trois ou quatre. Son meilleur ami est homosexuel", ajoute sa sœur, avant de s’interroger : "Pourquoi elle s'est mise avec un mec comme ça ?", évoquant Radouane Lakdim. Leur relation reste "très discrète" pendant trois ans. Marine "vit avec nous. Elle n'est jamais allée chez lui, il n'est jamais venu ici", résume sa sœur, qui avait simplement "connaissance" de l'existence de l'idylle.
Du côté des amis d'enfance de Radouane Lakdim, personne avait connaissance d'une petite amie."On ne savait même pas qu'il en avait une." Ensemble, le couple va "faire de la marche dans les sentiers du coin, courir". "Ni fête ni voyage"... selon les amis de l'un et la famille de l'autre.
Le couple faisait l'objet d'une fiche pour radicalisation, Marine pour "fréquentation des milieux islamistes radicaux", selon les premiers éléments de l’enquête. "Elle conteste toujours avoir été associée au projet", a confié une source proche de l'enquête, "mais quand on évoque les faits, elle n'exprime pas un sentiment d'indignation".
La garde à vue du mineur de 17 ans, ami présumé de Radouane Lakdim, également interpellé vendredi, a en revanche été levée "en l'absence d'éléments l'incriminant à ce stade".
Avec AFP