
Après un ultime rebondissement, qui a retardé l'organisation du second tour de la présidentielle, la Commission électorale a fixé la date du second tour au samedi 31 mars.
Le second tour de la présidentielle aura finalement lieu le samedi 31 mars. La Haute Cour du pays avait rejeté, lundi 26 mars, en fin d'après-midi, un recours déposé par Ibrahim Sorie Koroma, juriste membre du parti au pouvoir All Peoples' Congress (APC), demandant son report sur la base d'allégations de fraudes. Cette injonction a retardé le jour du vote pour des "raisons logistiques". L'élection était intialement prévue le 27 mars.
Quelque 3,1 millions d'électeurs sont appelés à choisir le successeur du président Ernest Bai Koroma, qui ne pouvait plus se représenter, après plus de 10 ans à la tête de ce pays très pauvre, gangrené par la corruption.
Le candidat du principal parti d'opposition, le SLPP, l'ancien général Julius Maada Bio, battu par Ibrahim Sorie Koroma en 2012, espère tenir sa revanche. Il part avec une courte avance sur Samura Kamara, économiste de formation, ancien ministre des Affaires étrangères et dauphin du président sortant, avec 43,3 % des suffrages contre 42,7 %, au premier tour le 7 mars.
Un "stratagème" selon l'opposition
Le SLPP avait vu dans l'arrêt des préparatifs "un stratagème délibéré du président Ernest Koroma pour prolonger illégalement son mandat".
En l'absence de sondages crédibles, tout pronostic sur le vainqueur s'annonce hasardeux. L'issue est d'autant plus incertaine que si l'opposition a viré en tête à la présidentielle, l'APC frôle la majorité absolue à l'Assemblée nationale, selon les résultats des législatives, sept des 132 sièges restant encore à attribuer à l'issue de recomptes et d'une annulation. En outre, les deux nouveaux partis arrivés respectivement deuxième et troisième, cumulant à eux deux près de 10 % des suffrages, soit une réserve de voix décisive pour les deux protagonistes, n'ont pas donné de consigne de vote.