Le président américain est revenu vendredi 23 mars sur ses déclarations annonçant une interdiction de service dans l'armée à toutes les recrues transgenres.
Le président américain Donald Trump a renoncé vendredi 23 mars à imposer son interdiction totale de recruter des militaires transgenres, limitant toutefois largement l'accès à l'armée à ceux qui changeraient de sexe.
"Je révoque mon mémorandum du 25 août relatif aux personnes transgenres dans l'armée", a-t-il indiqué dans un mémorandum publié vendredi soir par la Maison Blanche, en référence au document ordonnant au Pentagone de ne plus recruter de personnes transgenres.
Donald Trump a néanmoins souligné que les personnes transgenres qui "pourraient avoir besoin de traitements médicaux lourds, notamment par des médicaments ou de la chirurgie, sont disqualifiées pour servir dans l'armée, sauf circonstances exceptionnelles".
"Le secrétaire à la Défense et la secrétaire à la Sécurité intérieure, dans le cas des garde-côtes, peuvent exercer leur autorité pour mettre en œuvre toute décision sur le service dans les forces armées d'individus transgenres", a-t-il ajouté.
Le président américain avait annoncé dans une salve de tweets fin juillet 2017 qu'il comptait interdire aux personnes transgenres de servir dans l'armée, revenant ainsi sur une annonce emblématique de son prédécesseur démocrate Barack Obama, qui avait décidé que l'armée devrait commencer à accueillir des recrues transgenres au 1er juillet 2017.
Jim Mattis, secrétaire d’État américain à la Défense, avait repoussé cette échéance de six mois afin "d'évaluer l'impact" de cette intégration sur les forces armées.
Coûts médicaux "disproportionnés"
Vendredi soir, le Pentagone a publié le rapport de M. Mattis au président, dans lequel il fait la distinction entre les personnes transgenres qui veulent changer de sexe ou l'ont déjà fait, et celles qui s'identifient sous un sexe différent de celui de leur naissance, sans toutefois aller jusqu'aux traitements médicaux visant à un changement de sexe.
Les premières ne seront pas autorisées à s'engager dans l'armée, les secondes pourront y servir au même titre que les autres, précise ce document.
Cette distinction y est justifiée par les risques que poseraient des personnes ayant changé de sexe pour le degré de préparation des forces armées et les frais médicaux "disproportionnés" qu'elles représenteraient.
"Les hommes et les femmes qui se sont engagés volontairement acceptent les limites imposées à leurs libertés individuelles – liberté d'expression, liberté d'engagement politique, liberté de mouvement – pour s'assurer que les citoyens américains bénéficient pleinement de leurs libertés individuelles", ajoute M. Mattis.
Pour Joshua Block, de l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), il s'agit de "transphobie déguisée".
D'après les estimations, de 1 320 à 15 000 personnes transgenres servent dans l'armée américaine sur 1,3 million de militaires en service actif.