logo

Journaliste slovaque assassiné : le ministre de l'Intérieur Robert Kalinak démissionne

Le ministre slovaque de l'Intérieur Robert Kalinak a démissionné lundi, sous la pression de l'opposition, d'un parti de la coalition gouvernementale et des manifestants, dans le contexte de l'assassinat en février du journaliste Jan Kuciak.

À la suite des plus grandes manifestations de rue qu'ait connues la Slovaquie depuis 1989, vendredi dernier, le ministre slovaque de l'Intérieur Robert Kalinak a annoncé lundi 12 mars sa démission. "Je démissionne du poste de ministre de l'Intérieur et du poste de vice-Premier ministre", a déclaré M. Kalinak au cours d'une conférence de presse. Sa décision pourrait permettre au gouvernement de coalition de Robert Fico de survivre.

"Je crois que par ce geste je contribuerai à la stabilisation de la situation en Slovaquie", a-t-il ajouté. Les meurtres du journaliste d'investigation Jan Kuciak et de sa campagne, fin février, ont provoqué une onde de choc dans tout le pays. "Mon principal objectif est d'éclaircir le double meurtre. Nous devons savoir pourquoi et qui" a fait cela.

Jan Kuciak, tué par balles avec sa fiancée, avait enquêté sur la corruption et des liens présumés entre des hommes politiques slovaques et des hommes d'affaires italiens soupçonnés d'être liés à la mafia calabraise, la 'Ndrangheta.

Le Premier ministre Fico également visé par la contestation

La crise politique qui a suivi son assassinat a conduit l'un des partis de la coalition au pouvoir, Most-Hid, à envisager sa sortie du gouvernement au cas où Robert Kalinak refuserait de démissionner. La direction de Most-Hid doit se réunir lundi en début d'après-midi pour décider si le départ du ministre lui permet de continuer à faire partie de la coalition gouvernementale.

Vendredi soir, plusieurs dizaines de milliers de Slovaques ont manifesté dans tout le pays pour protester contre la corruption et réclamer la démission du Premier ministre, Robert Fico, et celle de son ministre de l'Intérieur.

À Bratislava, 40 000 personnes se sont rassemblées, selon le quotidien SME, ce qui constituerait le plus grand rassemblement populaire dans ce pays depuis la Révolution de velours qui a scellé la chute du communisme en Tchécoslovaquie en 1989.

Avec AFP