Pétri d'abnégation à défaut de talent, le XV de France s'est offert une victoire de prestige à l'occasion de la 4e journée du Tournoi des VI Nations. Les Bleus ont vaincu l'Angleterre (22-16), une première depuis quatre ans.
Après deux frustrantes défaites face à l'Irlande puis l’Écosse en ouverture du Tournoi des VI Nations, le XV de France avait assuré l'essentiel, il y a trois semaines, en dominant logiquement l'Italie. Une victoire sans grande saveur, qui avait permis aux Bleus de mettre fin à une série de huit défaites de rang. Celle de ce samedi 10 mars, au Stade de France face à l'Angleterre, aura sans nul doute un autre relief.
Face au XV de la Rose, les Bleus n'ont pas fait preuve d'un grand génie, mais ils ont su s'appuyer sur une grosse défense et surtout profiter des faiblesses d'un adversaire visiblement pas remis de sa déception précédente face à l’Écosse. Score final 22-16, et un résultat inattendu au terme de ce "crunch", qui pourrait bien servir de point de référence pour une génération qui n'en finit plus de se chercher.
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Pierre René-Worms (@pierrereneworms) 10 mars 2018Car tout ne fut pas rose pour autant, et la victoire française a mis du temps à se dessiner. Peu inspirés en touche comme en mêlée au cours de la première période, les Bleus ont manqué de munitions et ont surtout donné aux Anglais l'occasion de prendre les devants au score (0-6, puis 3-9). Mais le XV de la Rose, tout aussi brouillon que son hôte, a laissé le XV de France recoller dans un premier acte surtout marqué par une bonne assise défensive de part et d'autre (9-9).
Chirurgicaux
Au retour des vestiaires, c'est à nouveau sur la défense que les différences se sont faites. Un domaine dans lequel les hommes de Jacques Brunel ont construit leur succès, survivant d'entrée à une grosse pression anglaise grâce à un Bastareaud très solide, avant de prendre l'avantage sur un essai de pénalité (16-9). Un matelas épaissi jusqu'à l'heure de jeu par un Machenaud métronome (19-9, 100 % de réussite).
Et ce coup de pied a été d'autant plus utile qu'à l'entame des dix dernières minutes, les Anglais ont fini par déchirer le rideau français (19-16). Mais sous les vivas du Stade de France, les Bleus ont finalement scellé le score sur une dernière pénalité, signée Beauxis (22-16) avant de vraiment souffrir sur les cinq dernières minutes. Souffrir sous les coups de boutoir, mais tenir.
Sur les 11 derniers "crunch", la France n'en avait gagné que deux, et le dernier il y a déjà quatre ans. Forcément, après de longs mois de morosité, la victoire des Bleus face au rival historique constitue un symbole majeur, qu'il convient de savourer comme il se doit. Mais nul doute qu'une fois la troisième mi-temps sifflée, le staff de ce XV renouvelé aura encore du travail s'il veut replacer la France dans le gotha du rugby mondial.