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L'Afghanistan frappé par une série d'attentats meurtriers

Quatre attaques visant la police, l'armée et les services de renseignement ont été perpétrées samedi matin en Afghanistan. L'attentat mené par les Taliban contre une base militaire à Farah, dans l'ouest, a fait au moins 18 morts parmi les soldats.

Quatre attentats dont trois revendiqués par les Taliban ont visé, samedi 24 février, les forces gouvernementales d'Afghanistan faisant au moins 23 morts et plus d'une vingtaine de blessés, un mois après une série sanglante qui avait particulièrement ciblé les civils.

Base militaire, siège de la police et QG des services de renseignement afghans (NDS) ont été tour à tour frappés par des assaillants ou des attentats-suicides, à Kaboul et en province en l'espace de quelques heures. Hormis l'attentat contre le siège du NDS à Kaboul perpétré par un kamikaze à pied, les autres opérations ont été revendiquées par les Taliban sur leur compte Twitter.

À Kaboul, trois personnes sont mortes et cinq ont été blessées parmi les employés du NDS, selon un dernier bilan du ministère de l'Intérieur. Cet attentat n'a pas été revendiqué. Le kamikaze, arrivé à pied, a franchi sans encombre le dernier point de contrôle et déclenché sa charge devant l'entrée principale.

Selon le porte-parole adjoint du ministère de l'Intérieur, Nasrat Rahimi, "l'homme était bien habillé et portait une cravate", une nouvelle tactique pour échapper aux contrôles. Il a été intercepté par un employé du NDS à l'entrée du bâtiment. L'attentat s'est produit en pleine heure de pointe, vers 8h30 (4h00 GMT) et n'avait pas été revendiqué plus de cinq heures plus tard.

Le barrage qui garde l'accès au NDS, ainsi qu'à plusieurs ministères dont celui de la Défense, avait déjà été visé le 25 décembre 2017 par un attentat-suicide qui avait fait six morts, revendiqué alors par le groupe jihadiste État islamique (EI).

Assaut nocturne

La série avait commencé dans la nuit, dans la province de Farah, dans l'ouest, frontalière de l'Iran, quand au moins 18 soldats ont été tués dans l'assaut nocturne de leur base à Bala Buluk par un groupe de Taliban. Deux autres ont été blessés, selon le porte-parole du ministère de la Défense, le général Daulat Waziri, qui a annoncé l'envoi de renforts sur place.

L'assaut s'est produit au cœur de la nuit, vers 2h00 du matin, dans ce district isolé aux confins du Helmand et de la province de Herat. Les Taliban ont revendiqué l'opération sur leur compte Twitter, évoquant "20 soldats tués et deux enlevés".

Les Taliban, principal groupe insurgé d'Afghanistan en lutte contre le gouvernement soutenu par les États-Unis et les forces occidentales de l'Otan, ont également visé deux positions du NDS et de l'armée dans le Helmand, leur place forte dans le sud dont ils contrôlent 10 des 14 districts, et les champs de pavot, qui fournissent près de la moitié de l'opium afghan.

Ces deux attentats-suicides ont fait deux morts et sept blessés parmi les soldats ainsi que sept blessés dans l'enceinte du NDS.

L'Afghanistan a connu fin janvier une série de quatre attaques en une semaine, dont trois à Kaboul qui ont fait plus de 130 morts et 250 blessés. Depuis, la zone diplomatique et les rues abritant des bâtiments officiels vivent en état de siège avec une multiplication des barrages, de nombreux axes bloqués et un trafic congestionné. Cette situation oblige beaucoup de Kaboulis à abandonner leur voiture et renforce la peur d'attentats au milieu de la circulation.

Avec AFP