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L'hôtel Ritz-Carlton de Riyad, un temps prison dorée, rouvre aux clients

L'hôtel de luxe a rouvert après avoir été réquisitionné pendant trois mois pour y placer en détention de dizaines de ministres, ex-ministres, princes et hommes d'affaires saoudiens suspectés de corruption.

La "prison dorée" de Riyad, en Arabie saoudite, n’est plus : l'hôtel de luxe Ritz-Carlton, qui a accueilli pendant trois mois des dizaines de princes et de hauts responsables saoudiens visés par une purge anticorruption sans précédent au royaume wahhabite, a rouvert ses portes au public dimanche 11 février.

L'établissement n’avait pas reçu de clients depuis le lancement, le 4 novembre 2017, d'une vaste campagne anticorruption sous l'impulsion du jeune prince héritier Mohammed ben Salmane, qui a entrepris de réformer le royaume ultraconservateur.

Dimanche, les premiers clients ont été accueillis avec des tasses de café, des dattes et le sourire d'un personnel auquel il a été demandé de ne pas évoquer avec les journalistes le séjour forcé dans l'hôtel des centaines de princes et de personnalités.

Dans l'ambiance feutrée de la réception, avec son hall parsemé de lustres en cristal et ses plafonds richement décorés, le personnel a accueilli les premiers clients qui avaient réservé des chambres, disponibles à partir de 2 489 riyals (541 euros) la nuit.

Des "arrangements" pour 87 milliards d’euros

Parmi les ministres, ex-ministres, princes et hommes d'affaires y ayant séjourné figure Al-Walid ben Talal, cousin du prince héritier et une des plus grandes fortunes mondiales, libéré le 27 janvier après avoir conclu un "arrangement" financier avec les autorités dont la teneur n'a pas été divulguée.

Selon le procureur général d'Arabie saoudite, Saoud al-Mojeb, les accords conclus avec certains suspects vont permettre aux autorités de récupérer plus de 400 milliards de riyals (environ 87 milliards d'euros), remboursés sous forme d'avoirs immobiliers, commerciaux, en titres et en espèces.

Le procureur général avait déclaré fin janvier que seuls 56 détenus étaient toujours en détention, sans préciser leur lieu d'emprisonnement.

Avec AFP