Le Premier ministre, Édouard Philippe, a effectué samedi une visite surprise à Notre-Dame-des-Landes, où il est s'est rendu sur le site de l'aéroport au cœur d'un dossier brûlant et a rencontré le maire de la commune.
Après une semaine de consultations à Matignon sur le projet d’aéroport nantais, le Premier ministre Édouard Philippe s'est rendu samedi 13 janvier en visite surprise à Notre-Dame-des-Landes, pour "voir et écouter". Il est ensuite allé à Nantes "pour une visite républicaine à la maire" Johanna Rolland, membre du Syndicat mixte aéroportuaire du Grand-Ouest favorable au nouvel aéroport, avant d'aller à l'aéroport actuel de Nantes-Atlantique.
Voir et écouter. À Notre-Dame-des-Landes. pic.twitter.com/bgPMIETKt9
Edouard Philippe (@EPhilippePM) 13 janvier 2018"J'ai rencontré près d'une centaine d'élus de tous les départements du Grand Ouest, j'ai beaucoup écouté et c'est très important de beaucoup écouter avant de prendre une décision, mais (...) c'est bien aussi de voir", a expliqué Édouard Philippe.
"La décision n'est pas complètement prise"
Le maire de Notre-Dame-des-Landes Jean-Paul Naud, qui avait été invité à Matignon le 4 janvier dans le cadre des consultations avant la décision, est opposé au projet d'aéroport, et plaide pour que la ZAD devienne une "zone d'agriculture protégée". "Je pense que la décision n'est pas complètement prise", a-t-il déclaré samedi sur BFMTV.
Matignon n'avait donné aucune information avant cette visite, qui intervient au lendemain d'une rencontre parisienne entre le Premier ministre et le Syndicat mixte aéroportuaire du Grand Ouest, regroupant les élus des vingt collectivités impliquées dans le projet de transfert de l'aéroport de Nantes dans les bocages de Notre-Dame-des-Landes.
Depuis le 4 janvier, le Premier ministre a successivement rencontré les grands élus (parlementaires, maires, présidents de conseils départementaux...) de Loire-Atlantique, d'Ille-et-Vilaine, du Morbihan, du Maine-et-Loire, de Mayenne et de Vendée, dans le contexte nouveau des conclusions du rapport des trois médiateurs nommés par Édouard Philippe.
Ce dernier a conclu en décembre que la construction de Notre-Dame-des-Landes et l'agrandissement de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique étaient deux options "raisonnablement envisageables", remettant ainsi en selle la seconde possibilité, longtemps écartée sous le quinquennat Hollande.
L'immense majorité des élus se sont accordés à réclamer une expulsion de la ZAD, même si certains, comme le député LREM Matthieu Orphelin, suggèrent de ne pas mener d'"évacuation violente" et de lancer un projet d'"agriculture durable et de biodiversité" qui évoque l'expérience du Larzac.
Avec AFP et Reuters