Au menu de cette revue de presse française, mardi 28 novembre, la première tournée africaine d’Emmanuel Macron. La discorde entre la France et l’Europe au sujet du glyphosate. Des taxes "qui nous veulent du bien". Et le chien, meilleur ami de la santé de l’homme.
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À la une de la presse française, ce matin, la première tournée africaine d’Emmanuel Macron. Le président prononce aujourd’hui à Ouagadougou, au Burkina Faso, un discours qui se veut fondateur sur les rapports entre la France et l’Afrique.
"Poudre aux yeux ou vrai renouveau ?" : question de Libération, qui se demande à quoi va ressembler "l’Afrique version Macron". "Comme ses prédécesseurs, le président promet une rupture, qui paraît difficile", commente le journal, qui s’est rendu à Ouagadougou et à Abidjan, en Côte d’Ivoire, où beaucoup "aimeraient qu’Emmanuel Macron lève le voile sur des affaires encore douloureuses", notamment sur l’assassinat de l’ancien président burkinabè, anti-impérialiste, Thomas Sankara, à propos duquel les nouvelles autorités ont demandé plusieurs fois au gouvernement français de lever le secret-défense sur certains documents. Celles-ci demandent aussi l’extradition de l’ex-président Blaise Compaoré, toujours réfugié à Abidjan, où la crise sanglante des années 2000 a, là aussi, laissé des traces, selon Libé, qui cite "un bon connaisseur de la région qui a préféré rester anonyme" : "Tout le monde sait que Ouattara est arrivé au pouvoir grâce à l’aide militaire de la France. Mais dans la région, l’histoire s’est souvent construite sur des mensonges, qui conduisent toujours à regarder dans une seule direction: la France".
D’après l’Opinion, le chef de l’État français entend "jouer la carte jeune". Le journal évoque une tournée "construite comme un ode à la jeunesse", pour "renforcer l’influence française sur le continent" et "moderniser le lien franco-africain" - un projet qui laisse dubitatif le dessinateur Kak, qui montre un avatar de Mobutu pour le moins réticent face à Emmanuel Macron : "Laisser la place aux jeunes ? Mais je n’ai pas eu d’enfants !". Plus dubitatifs encore, les philosophes Achille Mbembé et Felwine Sarr mettent en garde les Africains : "Il n’y a rien à attendre de la France que nous ne puissions nous offrir à nous-mêmes", assurent-ils dans le Monde, en ironisant sur ce président Macron "que la presse de son pays surnomme Jupiter". "Comme il l’a d'ores et déjà montré s’agissant des Africains, il a la condescendance facile", cinglent-ils, avant de proposer de "mettre de côté" "les éventuels malentendus, les affects colériques, voire l’indignation". "Un fait néanmoins demeure, la relation avec la France a été et reste problématique pour les Africains". "Plus que leurs aînés, les jeunes Africains savent que la survie de l’Afrique ne dépend pas de la France, tout comme la survie de la France ne devrait guère dépendre de l’Afrique". "Entre nous, il ne saurait y avoir de relation que mutuellement consentie".
Pas de consensus, en revanche, entre la France et l’Europe au sujet du glyphosate, dont Bruxelles a renouvelé hier l’autorisation pour cinq ans. La France, on le sait, s’oppose à ce délai, qu’elle juge trop long, contrairement à l’Allemagne, qui a finalement décidé de ne pas s’abstenir, mais de voter en faveur de la réautorisation, pour 5 ans. Libération évoque "la grande colère" du ministre de l’Environnement français, Nicolas Hulot, qui a réagi en dénonçant "le poids des lobbies". Le vote allemand exacerberait aussi les tensions outre-Rhin : d’après le Huffington Post, "la probabilité d’une alliance entre le parti conservateur d’Angela Merkel, qui a voté en faveur du glyphosate, et les sociaux-démocrates de Martin Schulz, opposés à sa réautorisation, risque d’en prendre un coup".
Le glyphosate se verra peut-être bientôt supplanté par un autre herbicide : le dicamba. L’Humanité affirme que cette molécule, commercialisée par Monsanto, BASF et DuPont, et utilisé depuis les années 1960 aux États-Unis, où il est lui aussi objet de plaintes de centaines d’agriculteurs, est encore "plus dangereuse pour les plantes" que le glyphosate, et qu’elle "ravage tout sur son passage". Autorisé en Europe depuis 2008, cet herbicide est pour le moment utilisé pour le maïs et le gazon et 220 tonnes ont été déversées en France en 2015. C’est beaucoup moins que les 8 000 à 9 000 tonnes de glyphosate, mais les chiffres seraient en augmentation depuis 2011, selon le ministère de l’Agriculture.
Également à la rubrique santé, la discussion, aujourd’hui à l’Assemblée nationale, de la nouvelle "taxe soda", qui pourrait être augmentée. À cette occasion, La Croix s’est penchée sur la tentative du gouvernement d’orienter le comportement des consommateurs en utilisant l’arme fiscale. "Des taxes qui nous veulent du bien" et qui présentent aussi l’avantage d’augmenter les recettes. D’après La Croix, la France pratique si bien "la fiscalité comportementale" qu’elle figure aujourd’hui à la 6e place des "États moralisateurs de l’Union européenne". Une morale à géométrie variable, rappelle toutefois un sénateur, qui relève que "les objectifs de santé publique s’effacent parfois devant la volonté d’épargner certains produits français, ou de ne pas s’aliéner un produit étranger". Moins injuste que les taxes, et certainement plus indolore que l’impôt, pour préserver la santé des Français, le gouvernement ferait sans doute mieux de leur offrir un chien : d’après l’Association américaine de cardiologie, citée par Le Monde, le fait de "posséder un animal de compagnie, en particulier un chien, est une option raisonnable pour réduire les risques cardio-vasculaires", notamment en raison des bienfaits de la promenade du toutou. "Rien de mieux que Médor pour mettre le nez dehors".
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