
Alors que la contestation des manifestants islamistes dure depuis trois semaines dans les rues d’Islamabad, le gouvernement pakistanais a bloqué les réseaux sociaux ainsi que les chaînes de télévision privées pendant une grande partie du week-end.
Samedi 25 novembre, sept personnes sont mortes et plus de 200 ont été blessées dans la capitale du Pakistan, Islamabad, alors que la police tentait de disperser des manifestants islamistes qui occupent depuis plus de trois semaines un pont routier à la sortie de la ville.
Craignant que l’information et les images de cette intervention musclée ne précipitent l’extension de la contestation dans plusieurs autres villes du pays, le gouvernement pakistanais a bloqué les réseaux sociaux Facebook, Twitter, Instagram, YouTube ou Dailymotion. De nombreux journalistes locaux ont réussi à se connecter en VPN sur ces plateformes pour dénoncer les agissements du gouvernement.
Twitter, Facebook, YouTube, Dailymotion blocked in #Pakistan as govt tries to block communication for religious protesters & everyone else
— Gibran Ashraf (@GibranAshraf) 25 novembre 2017
"Twitter, Facebook, YouTube, Dailymotion sont bloqués au Pakistan alors que le gouvernement essaie de bloquer la communication pour les manifestants religieux et tout le monde."
Twitter and Facebook are not accessible in Pakistan on at least two ISPs. Currently tweeting using a VPN.
— Umer Ali (@IamUmer1) 25 novembre 2017
"Twitter et Facebook ne sont pas accessibles depuis le Pakistan. Je tweete en ce moment en utilisant un VPN."
Twitter and Facebook shut-down in Pakistan.
Internet and mobile services to be closed down soon.
I guess we will be back to using landlines like in the 80s.
— Sabena Siddiqi (@sabena_siddiqi) 25 novembre 2017
"Twitter et Facebook sont coupés au Pakistan. Internet et les services mobiles le seront bientôt aussi. Je crois qu'on va en revenir à utiliser des lignes fixes comme dans les années 80."
La réaction de Twitter
Sur son compte Twitter Public Policy, le réseau social de Jack Dorsey avait confirmé le blocage, assurant "contrôler la situation et espérer que le service serait rapidement restauré".
We are aware of reports that the Pakistani government has taken action to block Twitter service, as well as other social media services, and that users are having difficulty using Twitter in Pakistan. We are monitoring the situation and hope service will be fully restored soon.
— Twitter Public Policy (@Policy) 25 novembre 2017
Même sort pour les télévisions privées
L’autorité de régulation des médias électroniques du Pakistan (Pemra) a, quant à elle, coupé les transmissions de toutes les chaînes de télévision privées, les accusant de "violer les régulations médiatiques en diffusant en direct l’opération" des forces de l’ordre, rapporte The Express Tribune.
Au final, les Pakistanais auront dû attendre plus de 24 heures pour pouvoir à nouveau faire usage des réseaux sociaux ou regarder des chaînes d’information à la télévision. Dimanche, l’autorité des télécommunications du Pakistan a ainsi fini par recevoir l’ordre de rétablir les connexions à ces sites.
Après trois semaines de révolte, les milliers de manifestants du groupe religieux Tehreek-i-Labaik Yah Rasool Allah Pakistan (TLYRAP) auront fini par obtenir gain de cause puisque le ministre pakistanais de la justice Zahid Hamid, qu’ils accusaient d’avoir voulu modifier la loi sur le blasphème, a présenté sa démission lundi 27 novembre.
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