logo

En Syrie, l’opposition se dote d’un comité pour la première fois unifié

Les nouvelles négociations de paix, prévues mardi, entre le régime syrien et l’opposition démarrent sous de meilleures auspices, avec la création d’un comité d’opposition unifié qui parlera d’une même voix. Une première depuis le début de la guerre.

C’est inédit en sept ans de conflit en Syrie : l'opposition syrienne a annoncé vendredi 24 novembre avoir formé un comité unifié. Celui-ci intègre pour la première fois des représentants de toutes ses composantes, en vue des prochaines négociations de paix avec le régime en Suisse qui doivent débuter mardi.

Jusqu’à présent, l'opposition syrienne au président Bachar al-Assad n'avait jamais réussi à présenter un front commun lors des précédents cycles de négociations à Genève sous le patronage de l'ONU. Après trois jours d'intenses tractations à Riyad, les quelque 140 représentants du panel éclectique d'opposants syriens ont réussi à se mettre d'accord sur la formation du comité qui compte 36 membres. Il remplace ainsi le Haut-comité des négociations (HCN) qui représentait jusqu'alors l'opposition à Genève.

Ce nouveau comité unifié est présidé par Nasser al-Hariri, un opposant déjà impliqué dans des négociations de paix. Il remplace Riad Hidjab, qui a brutalement démissionné cette semaine du HCN. Lui revient désormais la tâche de former la délégation chargée de négocier avec les représentants du régime à Genève à partir du 28 novembre.

L’opposition veut toujours le départ de Bachar al Assad

Outre Nasser al-Hariri, le comité est composé de huit membres faisant partie de la Coalition nationale syrienne, la principale composante de l'opposition en exil, basée à Istanbul. Il compte également quatre membres du "Groupe du Caire" et quatre du "Groupe de Moscou", tous deux considérés comme plus conciliants vis-à-vis du régime de Damas. La nouvelle instance dénombre aussi huit indépendants, sept représentants des rebelles et cinq du Comité de coordination national pour le changement démocratique, toléré par Damas.

Les opposants se rendront en Suisse pour mener “des discussions directes” avec le régime de Damas et pour débattre de "tout ce qui est sur la table des négociations", a déclaré Nasser al-Hariri lors d'une conférence de presse. Comme ils l'ont réaffirmé jeudi, les opposants souhaitent toujours le départ immédiat du président syrien Bachar al-Assad, malgré une évolution de la situation sur le terrain qui lui est favorable.

Pendant longtemps, les pays arabes et occidentaux ont été d'accord avec l'opposition syrienne pour demander la mise à l'écart de Bachar al-Assad. Mais, depuis que la Russie est entrée en guerre pour soutenir le pouvoir syrien, il est devenu de plus en plus évident que l'opposition syrienne n'avait aucune chance de gagner sur le champ de bataille.

Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire morcelé. Il a fait plus de 340 000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Avec AFP et Reuters