Les communistes, crédités de 45,9% des voix sur les 76% de bulletins dépouillés, disposent d'une courte avance aux élections législatives et ne sont pas assurés de la majorité au Parlement. L'opposition libérale recueille 36,9% des voix.
AFP - Les communistes, partisans d'un rapprochement avec Moscou, arrivent en tête aux législatives de mercredi en Moldavie avec 45,9% des voix, selon des résultats partiels, mais leur avance ne cesse de se réduire tandis qu'un sondage donne les libéraux pro-européens gagnants.
Selon ces résultats préliminaires portant sur environ 76% des bureaux de vote, l'opposition libérale (Parti libéral-démocrate, Parti libéral et Alliance Notre Moldavie) arrive un peu derrière avec 36,9% des voix.
Le Parti démocratique de Marian Lupu, un ex-responsable communiste passé dans l'opposition et susceptible de devenir l'arbitre du scrutin, remporte 12,9% des voix.
Au fur et à mesure de l'annonce des résultats, le PC réduit toutefois ses gains, après avoir été crédité de 47,8% des suffrages sur la base de 52% des bureaux de vote.
Les communistes, au pouvoir depuis 2001 dans cette ex-république soviétique, ne sont donc pas assurés de remporter la majorité des sièges et encore moins celle requise (61 députés sur 101) pour l'élection du prochain président au Parlement.
Selon un sondage réalisé à la sortie des bureaux de vote par l'Institut des politiques publiques, un organisme indépendant, l'opposition libérale pro-européenne est même donnée gagnante.
Les trois partis d'orientation libérale totaliseraient 42,1% des suffrages, soit 45 sièges, devançant ainsi légèrement le PC (40,5%, soit 43 élus). Le parti de Marian Lupu réunirait 12,8% des voix, soit 13 sièges.
La Moldavie, pays le plus pauvre d'Europe, est minée par une crise politique à laquelle ce scrutin anticipé était censé remédier.
Le Parlement précédent n'avait pas réussi à se mettre d'accord sur le nom du successeur du président communiste Vladimir Voronine qui, après deux mandats, ne peut se représenter.
L'opposition, qui dénonce des fraudes massives aux législatives d'avril remportées par les communistes, avait alors bloqué le vote, conduisant à une dissolution de l'assemblée.
En avril, la victoire du PC, avec 60 sièges, avait déclenché des manifestations qui dégénérèrent en émeutes, avec le sac du Parlement et de la présidence.
Les opposants libéraux se sont déjà dits prêts à travailler avec le Parti démocratique du transfuge communiste Marian Lupu pour former une coalition.
"Nous sommes prêts à travailler avec le Parti démocratique, s'il se sépare définitivement du Parti communiste", a déclaré le chef de l'Alliance notre Moldavie, Serafim Urechean à l'antenne de Pro-TV.
De son côté, Marian Lupu s'est dit prêt à travailler avec les communistes uniquement dans le cadre d'une grande coalition.
Le PC, après une campagne très dure, s'est dit prêt à s'allier à n'importe quel parti. Les trois mouvements de l'opposition libérale l'ont exclu.
"Le Parti communiste doit rejoindre l'opposition et nous donner les voix pour élire le président et pour qu'on puisse diriger le pays", a déclaré Dorin Chritoaca, numéro deux du Parti libéral.
Le vote s'est déroulé dans le calme, à l'exception d'un incident à Sangera, un village proche de Chisinau, où un militant de l'opposition a été blessé par balle par un membre du PC dans un bureau de vote à la suite d'une querelle, ont indiqué l'opposition et le ministère de l'Intérieur.
La participation a atteint 58,8%, soit un seuil plutôt élevé dans un pays où des centaines de milliers d'électeurs, partis travailler à l'étranger, n'effectuent pas forcément leur devoir électoral.
Ce scrutin est aussi déterminant pour l'orientation diplomatique future du pays, l'opposition étant résolument pro-européenne tandis que les communistes militent pour un rapprochement avec Moscou.
L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), qui a déployé environ 200 observateurs, rendra ses conclusions jeudi.