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Argentine : des appels de détresse relancent l'espoir de localiser un sous-marin disparu

La marine argentine a bon espoir de retrouver son sous-marin disparu il y a cinq jours, grâce à des appels reçus samedi depuis un téléphone satellite qui semble être celui du bâtiment. Plus de quarante personnes se trouvent à bord.

Un premier signe de vie en quatre jours. La marine argentine a capté, samedi 18 novembre, sept appels par téléphone satellite vers des bases navales, émis par le sous-marin San Juan, dont l'armée est sans nouvelle depuis mercredi.

"Les appels, d'une durée de 4 à 36 secondes, ont été reçus entre 10 h 52 et 15 h 42 (entre 13 h 52 et 18 h 42 GMT) dans diverses bases de la marine, mais le contact n'a pas pu être établi", selon un communiqué du ministère argentin de la Défense relayé dimanche. L'existence de ces appels "indiquerait que l'équipage essaie de rétablir le contact", selon le ministère.

Les secouristes sont toutefois loin de crier victoire : "La brièveté des communications indique qu'ils avaient un très mauvais signal et cela va compliquer la triangulation nécessaire pour la géolocalisation", a expliqué le porte-parole de la marine argentine, Enrique Balbi.

Le navire, qui a intégré la flotte argentine en 1985, a été localisé pour la dernière fois mercredi, à 430 kilomètres des côtes de la Patagonie et de la péninsule Valdés. Depuis, les recherches ont été laborieuses, principalement à cause d’une mauvaise météo et de la faible visibilité dans la zone de disparition présumée. La marine essaie désormais de "déterminer précisément d'où ont été émis les appels, en supposant qu'il pourrait s'agir du sous-marin disparu avec les 44 membres d'équipage", poursuit le communiqué.

À bord se trouve notamment Eliana Krawczyk, 35 ans, devenue en 2012 la première femme d'Amérique latine officier de sous-marin.

"Au fond [de l'eau], ils seraient foutus"

"Ils sont dehors ! Grâce à Dieu, nous sommes heureux", a réagi Claudio Rodríguez, frère de Hernán, machiniste du San Juan. "S'ils ont pu appeler avec un téléphone satellite, cela veut dire qu'ils sont à la surface, et cela nous donne un espoir car nous savions qu'au fond, ils seraient foutus", s'est-t-il réjoui au micro de la télévision argentine TN.

Toutefois, faute de résultats après une inspection en superficie de 80 % de la zone où le bâtiment devrait se trouver, la Marine argentine se préparait à une éventuelle opération de sauvetage en profondeur.

A-t-il refait surface sans pouvoir communiquer sa position ? Est-il en immersion avec son système de propulsion en état de fonctionnement, ou à la dérive ? "Nous n'écartons aucune hypothèse", a répété à plusieurs reprises le porte-parole de la marine argentine, tout au long de la journée de samedi.

Quinze jours de vivres et d'oxygène

Samedi après-midi, un navire britannique a complété le dispositif de recherche composé d'une dizaine de navires, dont deux bateaux océanographiques. Vendredi, un avion de la Nasa a été dérouté de sa mission scientifique pour se mettre à la recherche du San Juan.

Du matériel de sauvetage américain doit arriver dimanche à Comodoro Rivadavia (Patagonie), en provenance de Californie. Il permet de secourir des personnes jusqu'à plus de 600 mètres de profondeur. La France, quant à elle, tient à disposition des autorités argentines du matériel de sauvetage et de détection sous-marine, a indiqué l'ambassadeur de France à Buenos Aires, Pierre-Henri Guignard.

Dans un message écrit, le pape François, lui-même argentin, a dit qu'il priait pour les 44 marins et assuré de "sa proximité dans ces moments difficiles".

Le sous-marin était parti il y a 35 jours de Mar del Plata, port et station balnéaire à 400 kilomètres au sud de Buenos Aires, pour rejoindre Ushuaïa, où il a passé trois jours avant d'entamer le voyage de retour. Son arrivée était prévue pour la semaine prochaine. Le navire dispose à bord de 15 jours supplémentaires de vivres et d'oxygène.

Avec AFP