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La Russie s'oppose encore à la poursuite de l'enquête sur les armes chimiques en Syrie

La Russie s'est de nouveau opposée à un projet de reconduction de l'enquête sur l'utilisation d'armes chimiques par la Syrie en avril à Khan Cheikhoun. Un nouveau veto au Conseil de sécurité de l'ONU qui retarde l'avancée de l'enquête.

La Russie a opposé vendredi 17 novembre, pour la deuxième fois en 24 heures, son veto à un projet de résolution prolongeant de 30 jours le mandat des experts internationaux du groupe JIM, enquêtant sur l'utilisation des armes chimiques en Syrie.

Cette résolution, proposée par le Japon avant l'expiration du mandat samedi à 5 heures, a été approuvée par 12 pays sur les 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Outre la Russie, la Bolivie a voté contre. La Chine s'est abstenue.

"Une extension du mandat du JIM n'est possible pour nous qu'à condition que des imperfections fondamentales de son travail soient rectifiées", a déclaré l'ambassadeur russe Vassily Nebenzia.

Nouvel échec pour la reconduction de l'enquête

"La Russie nous fait perdre notre temps", a dénoncé l'ambassadrice américaine Nikki Haley. Selon elle, le pays "ne souhaitait pas trouver un terrain d'entente" avec ses partenaires du Conseil de sécurité.

"Le vote d'aujourd'hui, désastreux, ne doit pas, ne peut pas être le mot de la fin. La France ne se résignera ni à ce constat d'échec, ni aux jeux politiques qui ne sont pas à la hauteur des enjeux", a déploré l'ambassadeur français François Delattre.

Le Conseil va "continuer à travailler de manière constructive dans les heures et les jours qui viennent pour trouver une position commune", a toutefois garanti le président en exercice du Conseil, l'ambassadeur italien Sebastiano Cardi.

Jeudi, l'ONU avait déjà connu un double échec dans ses tentatives de prolonger d'un an le mandat des enquêteurs. Moscou a d'abord mis son veto - le 10e concernant le dossier syrien - sur un projet de résolution des États-Unis, avant que son propre texte ne soit rejeté faute de majorité suffisante au Conseil (9 sur 15).

Bombardement au gaz sarin

En avril, le président américain Donald Trump avait ordonné de bombarder une base aérienne soupçonnée par Washington d'être la base d'avions du régime de Bachar al-Assad qui ont attaqué, le 4 avril, au gaz sarin, la localité syrienne de Khan Cheikhoun (plus de 80 morts), sous contrôle de rebelles et de jihadistes.

La Russie, proche soutien de Damas, affirme que l'attaque chimique est venue de l'explosion d'un obus au sol et non d'une bombe lancée par un avion.

Les enquêteurs du JIM, issus de l'ONU et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), ont conclu en octobre à la responsabilité du régime syrien dans cette attaque. Depuis, la Russie ne cesse de dénoncer les conditions d'enquête du JIM, considéré comme soumis aux États-Unis.

Avec AFP