
Le ministre américain de la Justice, Jeff Sessions, a reconnu avoir participé à une réunion en présence de George Papadopoulos, ex-conseiller de Donald Trump qui a reconnu avoir voulu servir d'intermédiaire entre responsables russes et américains.
Le ministre américain de la Justice, Jeff Sessions, a reconnu, mardi 14 novembre, avoir participé à une rencontre avec George Papadopoulos, ancien conseiller de campagne de Donald Trump, qui a plaidé coupable en octobre de mensonges devant le FBI.
Lors de cette réunion qui s’est tenue le 31 mars 2016, George Papadopoulos s'était targué de pouvoir organiser une rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et le candidat républicain. Il coopère désormais avec les enquêteurs et a reconnu avoir voulu servir d'intermédiaire entre des responsables russes et l'équipe de campagne de Donald campagne Trump, à laquelle il participait en tant que conseiller sur les Affaires étrangères. L'équipe était alors dirigée par Jeff Sessions.
Questionné à ce sujet, Jeff Sessions a reconnu avoir participé à une réunion présidée par Donald Trump, le 31 mars 2016, en présence de George Papadopoulos, tout en affirmant ne "pas avoir de souvenirs clairs" sur le contenu des discussions.
"Après avoir lu [le] compte rendu [de Papadopoulos], si je me souviens bien, je crois que j'ai cherché à lui dire qu'il n'avait pas à représenter l'équipe de campagne auprès du gouvernement russe, ou de quelque autre gouvernement étranger, a dit Jeff Sessions devant la commission judiciaire. Mais je n'ai pas de souvenirs nets des détails de ce qu'il a dit durant cette rencontre."
Lors de son audition de confirmation au Sénat, Jeff Sessions avait affirmé n'avoir eu aucun contact avec des responsables russes durant la campagne. Il avait par la suite reconnu avoir eu des échanges avec l'ambassadeur de Russie aux États-Unis, ce qui l'avait forcé à se récuser pour la supervision de l'enquête russe, confiée à l'ancien directeur du FBI Robert Mueller.
Sous le feu roulant des questions posées mardi par les démocrates de la commission, Jeff Sessions a formellement nié avoir menti devant le Congrès sur les contacts avec la Russie. "Je n'accepterai pas, et rejette les accusations de mensonge sous serment. C'est faux !", a-t-il dit.
Décision "rapide" concernant une enquête sur Clinton
Jeff Sessions a également fait savoir qu’il souhaitait une décision "rapide" sur la nomination d'un procureur spécial dans le cadre de l’enquête sur Hillary Clinton, une requête de longue date du président Donald Trump, lui-même enlisé dans l'affaire russe. "Vous pouvez être certains que [cette décision] sera prise sans influence politique, correctement et de manière appropriée", a déclaré le ministre de la Justice.
Donald Trump a réclamé à de nombreuses reprises que son ancienne adversaire à l'élection présidentielle, Hillary Clinton, soit poursuivie en justice, allant même jusqu'à reprocher à son ministre de la Justice son inaction en la matière. Dans une lettre adressée à la Commission des affaires judiciaires publiée lundi par plusieurs médias américains, le ministère de la Justice assurait que des procureurs fédéraux étaient en train d'examiner l'opportunité de nommer un procureur spécial pour se pencher en particulier sur la Fondation Clinton ou sur l'utilisation par l'ancienne Première dame d'un serveur privé de messagerie électronique quand elle était secrétaire d'État de Barack Obama.
L'opposition démocrate accuse la Maison Blanche de vouloir allumer des contre-feux à l'affaire des liens présumés entre la Russie et la campagne Trump. La nomination d'un procureur spécial pour enquêter sur Hilary Clinton serait de nature "à précipiter la fin du ministère de la Justice en tant qu'institution indépendante", s'est alarmé sur Twitter l'élu démocrate Adam Schiff, membre de la commission du Renseignement de la Chambre.
Avec AFP et Reuters