Quelque 400 œuvres sur le football sont actuellement réunies au Mucem, à Marseille, dans le cadre de l'exposition "Nous sommes foot". Un événement culturel qui propose un regard sans préjugés sur ce sport devenu passion universelle.
"Et si nous oubliions tous nos a priori sur le football ?", propose le commissaire général de l’exposition "Nous sommes foot", visible au Mucem de Marseille, du 11 octobre au 4 février. Du foot en bas de la rue aux grands-messes des stades, l'exposition fait le tour d'un jeu devenu passion universelle, pour le meilleur et pour le pire.
À travers plus de 400 œuvres, photos, vidéos ou objets, l'exposition entend combattre les préjugés d’un sport, certes "abimé par le foot business" mais qui "reste avant tout une pratique et une passion populaires", explique l'un des commissaires, Gilles Perez.
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La Provence (@laprovence) 10 octobre 2017Le but est de faire mentir l'adage qui dit que "le public du musée ne va pas au stade et le public du stade ne va pas au musée", explique l'autre commissaire, Florent Molle, rappelant que la collecte des pièces avait demandé quatre ans de travail. "Nous sommes foot" est divisée en onze sections, comme les onze joueurs d'une équipe, rassemblées en trois thèmes : passions, engagements et mercatos.
La pièce la plus saisissante est une cage avec des écrans sur trois murs et des baffles puissantes plongeant les spectateurs dans l'ambiance assourdissante des tribunes de grands stades populaires.
La marraine, le parrain & les commissaires de l'exposition vous recommandent #NoussommesFoot !#PhotodeFamille pic.twitter.com/5mgmz9liUL
Mucem (@Mucem) 10 octobre 2017La face sombre du foot
On se retrouve bien sûr au milieu du stade Vélodrome de l'Olympique de Marseille, et son sonore : "Aux armes !" chanté par les deux virages qui se répondent, mais aussi d'autres enceintes méditerranéennes, en référence au nom du Mucem (Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée) : ceux de l'Olympiakos Le Pirée ou du FC Barcelone.
La section engagements raconte les nobles comme les sordides histoires du football, de l'équipe d'"apatrides espagnols" du camp de concentration de Mauthausen aux supporters ultras sionistes du Beitar Jérusalem qui ne veulent pas de joueurs musulmans dans leur équipe.
L'exposition n'occulte pas la face obscure du ballon rond : la violence et le racisme, avec les insignes nazis visibles dans certains stades, ou la marchandisation excessive. Dans cet esprit, la troisième section, mercatos, revient sur le foot business, ses transferts millionnaires et ses joueurs-sandwiches.
Comme le dit la responsable des publics et de la programmation du Mucem, Cécile Dumoulin, l'exposition réussit à "montrer que le musée peut être un sport populaire".
Avec AFP