
La dernière demeure de l'artiste Pablo Picasso, située à Mougins, dans les Alpes-Maritimes, est mise aux enchères, jeudi. Le maître espagnol y avait passé les dernières années de sa vie.
C'est un énième rebondissement d'un feuilleton immobilier, dont la Côte d'Azur a le secret, mêlant beauté, célébrités et grandes fortunes. La villa de Mougins dans laquelle Picasso a passé les dernières années de sa vie est mise aux enchères, jeudi 12 octobre, à Grasse.
Mise à prix à 20,2 millions d'euros, cette propriété située près de Cannes, avait été acquise en 1961 par le maître espagnol, qui y est mort douze ans plus tard, le 8 avril 1973.
Après sa mort, sa dernière épouse, Jacqueline Roque, vécut dans la maison jusqu'à son suicide en 1986. C'est sa fille, Catherine Hutin-Blay, née d'un premier mariage, qui avait hérité de la demeure puis l'avait vendue pour plus de 10 millions d'euros.
L'actuel propriétaire néerlandais l'avait achetée à la fille de l'artiste en 2007. Il avait rebaptisé la demeure "l'Antre du Minotaure", l'avait agrandie et dotée de nombreux aménagements sophistiqués – piscine, ascenseur, climatisation, spa, garages, tennis – avant que des difficultés financières ne stoppent les travaux.
"C'était une opération de marchand de bien. Il y a fait de très gros travaux et misait sur un prix de revente de 170 millions d'euros", affirme l'avocat Maxime Van Rolleghem, qui intervient pour la banque néerlandaise Achmea Bank, créancier de l'actuel propriétaire des lieux.
Des taches de peinture laissées par le peintre
Des visites ont eu lieu fin septembre mais impossible de savoir qui renchérira jeudi. La vente aura lieu par avocat interposé obligatoire, devant un juge du tribunal de grande instance qui annoncera le nom du futur propriétaire.
"Il y a eu beaucoup de publicités, on a mandaté Christie's mais ça ne se vend pas comme un pot de Nutella, il y a entre 1 700 et 2 400 m2 habitables et 30 000 m2 de terrain", précise Me Van Rolleghem.
"De la période Picasso, la seule pièce originale est l'atelier qui porte des traces de taches de peinture laissées par le peintre, mais la propriété ne contient aucune œuvre", précise l'agence immobilière Michaël Zingraf. Ce réseau spécialiste des propriétés de prestige et d'exception avait été approché il y a trois ans pour revendre le bien, alors été estimé entre 20 et 25 millions d'euros dans son état de finition inachevé.
Le mandat de vente n'a jamais pu être finalisé, ni aucune visite organisée en raison des démêlés conjugaux et déboires financiers du propriétaire.
Avec AFP