
Emmanuel Macron a provoqué une nouvelle polémique mercredi en estimant que certains manifestants, d'anciens employés licenciés de l'usine GM&S, "au lieu de foutre le bordel", devraient plutôt postuler dans l'entreprise de fonderie d'Ussel.
Nouvelle polémique pour Emmanuel Macron. Après sa sortie sur les "fainéants" en septembre, le président de la République a de nouveau tenu, mercredi 4 octobre, des propos qui ont suscité de vives réactions chez ses opposants.
Le chef de l'État se déplaçait à Égletons, en Corrèze, mercredi pour lancer le chantier de sa réforme de la formation et de l'apprentissage. Un déplacement perturbé par un rassemblement de salariés et ex-employés licenciés de l'équipementier automobile GM&S, qui se sont heurtés aux forces de l'ordre.
"Certains, au lieu de foutre le bordel, feraient mieux d'aller regarder s'ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas, parce qu'il y en a qui ont les qualifications pour le faire et ce n'est pas loin de chez eux", a estimé Emmanuel Macron, au cours d'un aparté avec le président de la région Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset, qui venait d'évoquer les difficultés à recruter d'une entreprise de fonderie d'Ussel (Corrèze).
"Après 'les gens qui ne sont rien' et 'les fainéants', E. Macron récidive avec 'y'en a certains qui au lieu de foutre le bordel...'", a tweeté le Parti socialiste, en appelant "le président de la République à rester maître de son langage et à respecter les Français".
Après « les gens qui ne sont rien » et les « fainéants », E Macron récidive avec « y’en a certains qui au lieu de foutre le bordel… »
Parti socialiste (@partisocialiste) 4 octobre 2017Rachid Temal, porte-parole du PS et sénateur du Val-d'Oise, s'est interrogé : "C'est quoi le problème de Macron avec les gens qui ne paient pas l'ISF ?".
Macron accusé de mépriser les classes populaires
"Macron en Corrèze chez Chirac et Hollande pour insulter les ouvriers. Le vrai bordel, ce sont ses ordonnances", a renchéri son collègue sénateur socialiste Luc Carvounas, tandis qu'Oliver Faure, chef de file des députés socialistes à l'Assemblée nationale, a pointé "le mépris social pour les ‘illettrées’, les ‘fainéants’ et les ‘riens’, et ‘en même temps’ la compassion fiscale pour les grandes fortunes".
Chez La France insoumise, le député du Nord Adrien Quatennens a estimé que "’Chercher du boulot’, Macron ne sait pas ce que c'est. Le ‘bordel’, c'est lui !".
1 emploi pour 300 chômeurs, 85% des embauches en CDD. "Chercher du boulot", #Macron ne sait pas ce que c'est. Le " #bordel ", c'est lui ! https://t.co/akGKevMZex
Adrien Quatennens (@AQuatennens) 4 octobre 2017Valérie Boyer, porte-parole des Républicains et députée des Bouches-du-Rhône, a également dénoncé le "mépris" du chef de l'État "pour les Français".
#Bordel ! décidément #Macron ne manque pas une occasion d'exprimer son #mepris pour les Français aujourd'hui en #Correze #GSM et demain ? https://t.co/3Rnc34VLHk
Valérie Boyer (@valerieboyer13) 4 octobre 2017Face à la polémique naissante, le porte-parole de l'Élysée, Bruno Roger-Petit, a déploré une "citation tronquée sortie de son contexte". "Emmanuel Macron a rappelé que la recherche de solutions en matière d'emploi dépend de la responsabilité de tous les acteurs", a-t-il tweeté, avant de publier la vidéo de "la vraie citation" censée prouver, selon lui, qu'il n'y avait pas matière à polémique.
La vraie citation, en version vidéo non tronquée. pic.twitter.com/iF9HtLvUgh
Bruno Roger-Petit (@PPElysee) 4 octobre 2017Avec AFP