
Le cardinal Philippe Barbarin sera jugé du 4 au 6 avril pour non-dénonciation d'agressions sexuelles sur mineurs commises par un prêtre dans son diocèse de Lyon il y a plus de 25 ans, a annoncé mardi le tribunal.
Le procès aura bel et bien lieu pour le cardinal Philippe Barbarin. L'archevêque de Lyon, soupçonné d’avoir couvert les agissements d’un prêtre pédophile et de ne pas l’avoir dénoncé à la justice, comparaîtra du 4 au 6 avril 2018 devant la 6e chambre correctionnelle du tribunal de Lyon.
Le père Bernard Preynat avait été mis en examen en 2016 pour des abus sexuels commis jusqu'en 1991 sur de jeunes scouts de la région. Cette affaire avait déclenché un scandale sur l'attitude de l'Église, conduisant l'institution à adopter de nouvelles mesures de lutte contre la pédophilie.
Le parquet avait parallèlement diligenté une enquête pour non-dénonciation d'agressions et omission de porter secours, visant notamment Mgr Barbarin, classée sans suite le 1er août 2016. Mais les plaignants n'ont pas voulu en rester là et ont lancé cette procédure de citation directe devant le tribunal, qui a finalement abouti à un procès.
Outre le Primat des Gaules, le procès vise l'archevêque d'Auch Maurice Gardès et l'évêque de Nevers Thierry Brac de la Perrière, anciens membres du diocèse de Lyon, ainsi que Luis Ladaria Ferrer, secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi au Vatican.
Sont cités aussi l'ex-directeur de cabinet du cardinal, Pierre Durieux, aujourd'hui à Nantes, Régine Maire, chargée de la cellule d'écoute des victimes de prêtres au sein du diocèse lyonnais, et le vicaire épiscopal Xavier Grillon, qui fut le supérieur hiérarchique direct du père Preynat.
Avec AFP