Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a plaidé, mercredi, pour des changements importants des institutions de la zone euro, différents de ceux préconisés par le président français Emmanuel Macron.
Jean-Claude Juncker a un rêve pour la zone euro... et ce n'est pas le même qu'Emmanuel Macron. Le président de la Commission européenne a présenté à Athènes, mercredi 13 septembre, des propositions de réforme des institutions européennes.
Le Luxembourgeois a écarté l'idée française de la création d'un Parlement spécifique à la zone euro, qui serait dotée d'un budget propre. "Nous n'avons pas besoin de structure parallèle. Nous n'avons pas besoin d'un budget de la zone euro", a-t-il affirmé en réponse à la proposition du président français.
Emmanuel Macron a fait d'un parlement indépendant l'un des axes majeurs de sa politique européenne et avait même, sur ce point, obtenu le soutien du très puissant ministre allemand des Finances Wolfgang Schaüble. Pour le président français, une telle institution procurerait davantage de légitimité démocratique à la construction européenne.
Un FMI européen
Jean-Claude Juncker lui oppose son "pragmatisme". Créer de nouvelles institutions exige de changer les traités européens et, donc, d'obtenir l'accord de tous les pays membres. La nécessaire unanimité rendrait le projet d'Emmanuel Macron trop incertain.
Le président de la Commission européenne estime qu'il vaut mieux réformer les institutions déjà existantes. Il a proposé de transformer le président de l'Eurogroupe en une sorte de ministre européen des Finances. Il veut aussi que le Mécanisme européen de stabilité (qui peut prêter de l'argent aux pays de la zone euro en difficulté) devienne un Fonds monétaire européen (FME).
La balle est dorénavant dans le camps français. Emmanuel Macron doit détailler ses propositions pour l'Europe fin septembre.