Témoignage d'Albert Ripamonti, journaliste à FRANCE 24, qui a assisté au violent incendie qui a ravagé 1 200 hectares de garrigues et de pinède, jeudi, à proximité de Marseille.
"Notre appartement se situe à la sortie sud de Marseille, près de la route de Cassis, dans un quartier résidentiel entouré de collines escarpées et boisées. Hier dans l'après-midi, nous avons assisté à la ronde des canadairs et, en fin de soirée, nous pensions que le feu était éteint.
C'est le vent du sud-est soufflant en rafales qui a ravivé le brasier. Dans la nuit, la fumée a fait place à des flammes de plus en plus hautes et impressionnantes. La pinède, située à 300 mètres à vol d'oiseau de la maison, s'est embrasée. Les gens, paniqués, ont commencé à sortir de chez eux et à se réunir sur le parking de la résidence.
A 2 h ce matin, alors que nous n'avions pas d'informations, j'ai évacué ma mère de 90 ans et ma fille de 12 ans. Les riverains ont fait de même, de sorte qu'il y avait des gens et des voitures partout dans une cohue indescriptible... Et toujours pas la moindre info !
Trois véhicules de pompiers sont arrivés sur les lieux du sinistre. Dans ce relief accidenté, leur mission était de protéger les habitations en arrosant les façades des immeubles. Heureusement que des renforts sont venus car, après l'incompréhension, c'est la colère qui commençait à gagner les gens... Des flammèches ont mis le feu à la végétation d'une école maternelle et ce sont des voisins qui ont éteint les flammes pour empêcher qu'elles se propagent au bâtiment. Vers 3h30, le vent a changé de direction et a faibli, ce qui a ramené un peu de sérénité. Les gens ont alors progressivement réintégré leur domicile.
Ce matin j'ai appris que les pompiers ont dû combattre l'incendie sur un front de huit kilomètres en milieu péri-urbain, d'où l'énormité de leur tâche."