Le général Pierre de Villiers, chef de l'état-major de l'armée française, recadré par Emmanuel Macron après avoir critiqué la baisse du budget des Armées, a bien assisté vendredi au défilé du 14-juillet aux côtés du président.
Le chef d'état-major des Armées, le général Pierre de Villiers, assistait vendredi au côté du président Emmanuel Macron au défilé du 14 juillet, malgré les polémiques sur le budget de la Défense.
Le chef de l'État avait vertement recadré la veille le général qui s'était insurgé devant des députés contre une réduction des moyens des armées en 2017. Emmanuel Macron a considéré qu'il n'était "pas digne d'étaler certains débats sur la place publique" et a rappelé les militaires à leur "sens du devoir et de la réserve". "Il a rappelé à certains la nécessaire discipline collective", a commenté la ministre des Armées Florence Parly.
Faisant référence à une annonce de coupes d'au moins 850 millions d'euros dans le budget de l’armée pour 2017, le général de Villiers avait jugé mercredi, lors d'audition à huis clos devant de la commission Défense à l'Assemblée, que l'armée avait déjà "tout donné" et qu'il n'allait pas "se faire baiser" par Bercy, selon des participants.
Dans une tribune parue vendredi dans Le Figaro, il s'est montré plus mesuré, appelant à initier l'effort "dès 2018" pour que "cette trajectoire qui doit nous conduire vers [l'objectif de 2025] soit (...) respectée dans la durée". "C'est à cette condition que nos armées pourront demeurer ce qu'elles sont et refléter ce qu'elles incarnent", écrit-il. Des opérations sont déjà "différées, voire annulées, faute de moyens disponibles", regrette-t-il.
L'hommage aux armées françaises du générale de Villiers, à lire dans les colonnes du Figaro????https://t.co/d2INCPSZTI https://t.co/9PfNRxQ8iu
— Le Figaro (@Le_Figaro) 13 juillet 2017La ministre des Armées a de son côté indiqué que l'opération Sentinelle- 7 000 militaires déployés sur le territoire national depuis les attentats de 2015 - allait être examinée afin de gagner en "flexibilité".
Total soutien à Pierre de Villiers, Chef d'état-major des #Armées. Toucher à la #defense , c'est remettre en cause notre souveraineté ! https://t.co/1wDxz8Mczf
— Eric Ciotti (@ECiotti) 13 juillet 2017Coupe budgétaire pour 2017, hausse du budget pour 2018
Après la première annonce d’une coupe sur le budget 2017 des Armées mardi, le président a indiqué jeudi une hausse du budget des Armées pour 2018. Il a également réaffirmé son engagement de porter l'effort de défense à 2 % du produit intérieur brut (PIB) en 2025. Le budget des Armées s'élèvera alors à 50 milliards d'euros contre 32,7 milliards en 2017 et les 34,2 milliards annoncés pour l'an prochain.
Le budget 2017 restera inchangé par rapport à ce qui a été voté par le Parlement (32,7 milliards d'euros). Mais les Armées subiront in fine une baisse de 850 millions de crédits pour l'achat d'équipements dont certains vont devoir être reportés ou annulés. Or elles ont notamment besoin d'avions de ravitaillement en vol, d'hélicoptères et de blindés pour renouveler des matériels vieillissants, autant de moyens qui leur font cruellement défaut aujourd'hui sur des théâtres d'opérations grands comme l'Europe.
Pour 2017, "tout le monde doit contribuer à cet effort de solidarité (..) collectif", a expliqué la ministre des Armées vendredi en référence aux économies de plus de quatre milliards décidées par le gouvernement d'Edouard Philippe sur l'ensemble des ministères.
Avec AFP