Plusieurs dizaines de milliers de manifestants étaient de nouveau mobilisés samedi dans les rues de Hambourg contre le sommet du G20, laissant craindre de nouveaux heurts avec les forces de l'ordre.
La mobilisation anti-G20 ne faiblit pas. Plusieurs dizaines de milliers de manifestants se sont à nouveau mobilisés samedi 8 juillet dans les rues d'Hambourg pour protester contre la tenue de ce sommet rassemblant les 20 premières puissances mondiales. Ils étaient près de 40 000 à 13 h, selon la police allemande, qui craint de nouveaux heurts. L'association altermondialiste ATTAC attend 100 000 personnes.
Le rassemblement, organisé à l'appel d'organisations altermondialistes et de la gauche radicale, doit rejoindre le quartier St.Pauli, théâtre de violences ces derniers jours. Des pancartes brandies dans le cortège - "Les pierres non", "Notre arme c'est la sagesse" - appelaient les participants au calme.
Mais la police n'exclut pas que des casseurs et militants violents se glissent dans le cortège, comme les jours précédents.
La manifestation, intitulée "solidarité sans frontières au lieu du G20", vise à "dénoncer les noyades de migrants en Méditerranée, les immenses dépenses d'armement et pour la guerre, les inégalités sociales et les mensonges sur le changement climatique", selon le site des organisateurs.
200 policiers blessés vendredi
La veille, la police a poursuivi des activistes anticapitalistes masqués du mouvement Black Bloc jusque tard dans la nuit. Quelque 197 policiers ont été blessés en deux jours de manifestations, pour la plupart légèrement. Dix-neuf personnes ont été placées en détention et plusieurs dizaines d'autres interpellées. Au total, il y aurait 100 000 contestataires, mais seule une petite partie est impliquée dans les affrontements.
Dans la banlieue de Hambourg, la police a dispersé un rassemblement de 200 militants masqués et interpellé 59 personnes. Quatorze d'entre elles ont été hospitalisées, on ignore si leurs blessures ont été causées par leur fuite au-dessus des barricades ou dans des affrontements avec la police.
Du fait de l'important dispositif de sécurité déployé autour du Palais des congrès, où se déroulait le sommet, les manifestants se sont dispersés un peu partout, ce qui a contraint les forces de l'ordre à demander 900 à 1 000 hommes de plus, selon Ralf Martin, chef de la police de Hambourg.
"Les manifestations violences mettent des vies humaines en danger"
Les participants au sommet du G20 ont salué le travail des forces de l'ordre mais noté qu'ils avaient rarement vu des manifestants de si près à un sommet de cette importance. Alors qu'ils étaient réunis à la Philharmonie de l'Elbe pour un concert de musique classique, des manifestants ont diffusé à plein volume des morceaux de Jimi Hendrix.
En dépit des troubles, le sommet a suivi son cours largement comme prévu, quoique certains agendas aient cependant dû être modifiés à la marge. "Je comprends totalement les manifestations pacifiques mais les manifestations violentes mettent des vies humaines en danger", a déclaré Angela Merkel, native de Hambourg, dans la soirée.
Les manifestations ont entraîné en outre des retards dans les bus affrêtés pour les participants au dîner officiel de vendredi soir.
Avec AFP