Le compositeur français Pierre Henry, l'un des pères de la musique électroacoustique, est décédé, jeudi, à l'âge de 89 ans, à Paris. Considéré comme le "grand-père de la techno", il se définissait comme le "père de la musique moderne".
Sa musique se voulait "métaphysique et humaine" comme il la décrivait lui-même. Peuplée de bruits divers, d'objets du quotidien et de stridulations méconnaissables, elle était une matière sonore propice à l'imagination. Le compositeur Pierre Henry, l'un des pères de la musique électroacoustique qui a en partie inspiré le mouvement électro, est décédé à l'âge de 89 ans à Paris, a annoncé jeudi 6 juillet son entourage.
Son nom reste lié à la "musique concrète" (bruits ou sons enregistrés) fondée par Pierre Schaeffer (1910-1995), à laquelle se rattachent la plupart de ses œuvres (plus d'une centaine), toutes numérisées et conservées par la Bibliothèque nationale de France, une première pour un compositeur.
Né le 9 décembre 1927 à Paris, il entre à 9 ans au Conservatoire, où il étudie jusqu'en 1947, notamment auprès d'Olivier Messiaen. Deux ans plus tard, il rencontre l'ingénieur Pierre Schaeffer. Avec lui, il écrit la "Symphonie pour un homme seul", qui utilise la technique du "piano préparé", qui intégre divers objets insérés entre les cordes et la caisse de l'instrument.
Pierre Henry avait inspiré de nombreux chorégraphes, comme George Balanchine, Merce Cunningham ou Maguy Marin. Mais sa plus féconde collaboration se nouera avec le chorégraphe Maurice Béjart, pour qui il a composé une quinzaine d'œuvres, dont "Messe pour le temps présent", ballet créé en 1967 au Festival d'Avignon.
Chorégraphie - "Messe pour le temps présent"
Parfois considéré comme le "grand-père de la techno", Pierre Henry préférait se définir, sans modestie, comme le "père de la musique moderne".
Le jerk électronique "Psyché Rock" co-écrit avec Michel Colombier, extrait de l'album, a connu un réel succès commercial, jusqu'à être repris par la publicité et l'industrie du cinéma. Il a même été remixé par les musiciens électro Fatboy Slim, Saint Germain et Dimitri from Paris.
Avec AFP