Au menu de cette revue de presse internationale, mercredi 28 juin, le nouveau regain de tension entre Russes et Américains en Syrie, un jugement de la cour d'appel de Paris dans l'affaire Ioukos, de nouvelles révélations sur le rôle de la France dans le génocide rwandais, et Serena Williams vue par John McEnroe.
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Au menu de cette revue de presse internationale, le regain de tension entre Américains et Russes en Syrie. Les États-Unis accusent Bachar el-Assad de préparer une nouvelle attaque chimique et se disent prêts à riposter.
"Les États-Unis ont assisté à des préparatifs, sur une base syrienne, pour une attaque chimique", affirme The New York Times, qui cite le Pentagone, avec l’image d’un enfant syrien soigné à l’hôpital de Khan Cheikhoun en avril dernier, après une attaque chimique, peut-être des agents neurotoxiques. Le quotidien américain fait état de l’engagement de Donald Trump à faire payer "un prix lourd" au régime en cas de nouvelle attaque de ce type, tout en relevant l’imprécision, le flou, entourant sa déclaration, tandis que The Independent, en Grande-Bretagne, soupçonne le président américain de cibler, en réalité, davantage l’Iran que le régime syrien, dont Téhéran est l’un des principaux soutiens. "L’administration Trump cherche surtout à couper l’herbe sous le pied de ceux qui soutiennent le régime d’Assad", explique le journal, qui assure qu’une partie de l’administration "perçoit la guerre civile en Syrie comme une occasion pour combattre l’influence iranienne". Si riposte américaine il y a, celle-ci se fera de concert avec Paris, a fait savoir l’Élysée. D’où la colère de la Russie, qui soutient elle aussi le régime, et qualifie d’"inadmissibles" ces mises en garde. "Washington menace Assad, Moscou s’offusque", résume L’Orient-Le Jour, au Liban – qui montre le président syrien dans le cockpit d'un avion de chasse russe Soukhoï sur la base aérienne de Hmeimim, près de Lattaquié. Bachar al-Assad était accompagné par le général Guerassimov, le chef d'état-major de l'armée russe, selon l'agence officielle Sana, une première depuis l'intervention de l'armée russe dans la guerre civile syrienne, en septembre 2015.
Moscou vient de remporter une nouvelle manche dans l’affaire Ioukos, en France. Cet imbroglio diplomatico-judiciaire, qui porte sur les saisies opérées en France par d’anciens actionnaires de la compagnie pétrolière russe qui ont réussi à faire condamner la Russie par le tribunal d’arbitrage de La Haye à leur verser la somme de 50 milliards de dollars, constitue une affaire très symbolique, dans laquelle la Russie a menacé la France de représailles, à plusieurs reprises, notamment au niveau de la coopération spatiale franco-russe. D’après Les Échos, la justice française a finalement autorisé le déblocage des fonds dus par Arianespace au fabricant de lanceurs Soyouz – soit la bagatelle de 300 millions d’euros. Une décision qui ne sonne toutefois pas la fin de la chasse aux biens de la Russie sur le sol français, d’après le journal, qui explique que Paris a choisi de s’en remettre à la Cour de justice européenne sur le fond de ce dossier.
La France, dont le rôle exact lors du génocide rwandais de 1994 est l’objet de nouvelles révélations. Selon la Revue XXI qui paraît ce mercredi, citée par Libération, un document "compromettant" pour l’ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine aurait été retrouvé par un haut fonctionnaire chargé d’examiner les archives de l’Élysée de 1990 à 1994. Selon ce dernier, ce document, rédigé lors de l’opération "Turquoise" lancée par la France après le 22 juin 1994 à la frontière entre le Rwanda et l’actuelle République démocratique du Congo, ferait état d’une demande, formulée auprès des militaires français, de réarmer les génocidaires alors en déroute et qui cherchaient, à ce moment-là, à passer la frontière. En marge de ce texte, une mention manuscrite insisterait sur la nécessité de "s’en tenir aux directives fixées" et donc de "réarmer" les tueurs. L’auteur de cette petite note aurait été Hubert Védrine, selon la revue, qui porte donc une accusation "gravissime", selon Libération. Le quotidien rappelle que l’auteur de l’enquête n’a pas eu accès lui-même au document, mais aussi qu’Hubert Védrine avait admis lui-même la poursuite des livraisons d’armes pendant le génocide devant la commission défense de l’Assemblée, en avril 2014, au motif qu’il s’agissait, à l’époque, de "la suite de l’engagement d’avant". L’ancien ministre des Affaires étrangères qui n’a pas répondu, pour le moment, aux révélations de XXI.
Tout autre chose, pour terminer, la polémique entre l’ancien joueur de tennis John McEnroe et Serena Williams, souvent présentée comme la meilleure joueuse de tennis de l'histoire. "Si elle évoluait sur le circuit masculin, (Serena Williams) serait 700e au classement ATP", a lancé la vieille gloire du tennis, plus connue pour ses crises de colère sur les courts que pour ses revers, à propos de la jeune femme, avant de concéder, selon The Independent : "Cela ne veut pas dire que je ne considère pas Serena comme une joueuse incroyable, bien au contraire, et je pense qu'elle pourrait battre, sur un jour, certains joueurs, car elle a une incroyable force mentale". Une sortie qui a suscité cette réaction de l’intéressée, qui a remporté pas moins de 23 titres en Grand Chelem : "Respecte-moi, respecte ma vie privée alors que j'essaye d'avoir un enfant, bonne journée Monsieur", a conclu l'Américaine qui, enceinte, a mis en avril sa carrière entre parenthèses – et qui est tout simplement sublime, ce mois-ci, à la une de Vanity Fair.