
Murielle Bolle, témoin clé dans l'enquête sur la mort du petit Grégory en 1984, considérée comme l’une des plus grandes affaires criminelles françaises, a été entendue mercredi dans les Vosges et placée en garde à vue.
Nouveau rebondissement dans l'enquête sur le meurtre de Grégory Villemin, 4 ans, en 1984. Murielle Bolle, 48 ans aujourd'hui, témoin clé de l’affaire, a été interpellée mercredi à son domicile de Granges-sur-Vologne (Vosges), selon une source proche du dossier citée par l’AFP.
Elle a été placée en garde à vue par les gendarmes, qui étaient arrivés à bord de sept véhicules à 11 heures, avant de quitter la maison dix-huit minutes plus tard. Elle a été entendue pour "des faits de complicité d'assassinat". La garde à vue de Murielle Bolle se terminera légalement jeudi en milieu de journée, car elle est une prolongation de la première garde à vue commencée il y a trente deux ans.
Témoin clé
Les gendarmes vont tenter d'obtenir une confession de cette femme qui, a l'époque, âgée de 15 ans, avait affirmé avoir vu son beau-frère, Bernard Laroche, emmener l'enfant dans sa voiture. Mais elle s'était rétractée après quelques jours passés au sein de sa famille, expliquant que les gendarmes l'auraient menacée d'un placement en maison de correction et d'une inculpation pour complicité, pour obtenir ses aveux.
En 1985, Bernard Laroche, premier suspecté dans cette affaire, avait été remis en liberté avant d'être tué par le père de Grégory, Jean-Marie Villemin, son cousin. Les soupçons se portèrent ensuite sur Christine Villemin, la mère du garçon de quatre ans, finalement innocentée.
L'enlèvement et la mort du petit Grégory, retrouvé noyé dans la Vologne le 16 octobre 1984, reste un mystère trente-deux ans après le crime. La semaine dernière, la justice a remis en liberté le grand-oncle et la grand-tante de la victime, quatre jours seulement après leur mise en examen pour enlèvement et séquestration suivis de mort. Cette décision constitue un sérieux revers pour les enquêteurs et le parquet général qui avait requis le maintien en détention.
Un "acte collectif"
Toutefois Marcel Jacob, 72 ans, et sa femme Jacqueline, 72 ans également, ne sont pas retournés chez eux dans les Vosges. Ils sont domiciliés séparément avec interdiction absolue de parler à la presse dans le cadre de leur contrôle judiciaire.
L'arrestation surprise du couple dans les Vosges, a relancé cette affaire puisque les deux septuagénaires, qui n'avaient jamais été inquiétés jusqu'alors, restent mis en examen. Mais leurs avocats ont indiqué qu'ils demanderont la nullité de cette mesure.
Reste à savoir si la mise en examen de Murielle Bolle permettra d'éclaircir les zones d'ombre et le rôle présumé de chacun dans la mort de l'enfant, que l'accusation considère comme un "acte collectif".
Avec AFP