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"Emmanuel Macron, sur un fil, entre le Maroc et l'Algérie"

Au menu de cette revue de presse internationale, mercredi 14 juin, la visite d’Emmanuel Macron au Maroc, sa rencontre avec Theresa May. La menace djihadiste aux Philippines. Et les cinquante ans de la décision autorisant les mariages interraciaux aux Etats-Unis.

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Au menu de cette revue de presse internationale, la visite, aujourd’hui et demain, d’Emmanuel Macron au Maroc, «une visite personnelle à l’invitation du roi pour une première prise de contact », selon l’Elysée.
Ces précisions et autres précautions de langage sont destinées à préserver ce que Le Monde présente comme le «délicat jeu d’équilibre» entre le Maroc et l’Algérie - chaque initiative étant systématiquement commentée et interprétée, à Alger comme à Rabat. Le journal rappelle qu’après leur élection, Nicolas Sarkozy comme François Hollande, s’étaient d’abord rendus à Alger – un usage avec lequel Emmanuel Macron aurait choisir de  rompre – tout en prenant grand soin de «ménager l’extrême susceptibilité algérienne». Sa visite au Maroc se fera sans membres du gouvernement ni délégation d’hommes d’affaires, et sans rencontre, non plus, avec des représentants de la société civile, relève le Monde, alors même que la contestation contre la corruption et les abus de l’administration, partie de la région du Rif, a gagné la capitale, Rabat, où près 10 000 personnes ont manifesté dimanche. Lors de sa rencontre avec Mohammed VI, Emmanuel Macron devrait aborder, en revanche, la question de la coopération  sécuritaire et judiciaire, qui a repris il y a deux ans, la lutte contre les djihadistes du Sahel et la crise diplomatique au Proche-Orient, le roi du Maroc ayant adopté une position «similaire» à celle de la France dans ce dossier, consistant à proposer sa médiation pour parvenir à un compromis entre l’Arabie saoudite et le Qatar.
Emmanuel Macron qui a rencontré, hier, la Première ministre britannique Theresa May. Toujours selon Le Monde, tous deux ont évoqué, là encore, la lutte contre le terrorisme, le président français annonçant «un plan d’action» conjoint et «très concret» dans ce domaine, quelques jours après les attentats de Londres et de Manchester - un plan qui vise notamment, selon lui, «à renforcer les engagements et les obligations des opérateurs en ligne (pour) supprimer les contenus qui promeuvent dans tous types de médias la haine et le terrorisme». La lutte contre le terrorisme qu’Emmanuel Macron a aussi annoncé vouloir poursuivre en faisant inscrire l’état d’urgence dans le droit commun, ce qui signifie que les principales mesures de ce régime d'exception - reconduit quatre fois depuis les attentats de novembre 2015 -, dont les assignations à résidence et les perquisitions administratives, entreront dans la loi ordinaire. Une décision étrillée par une partie de la presse outre-Atlantique, d’après Le Figaro, qui rapporte que The New York Times s’est ému, en début de semaine, de la mise en place d’un dispositif «qui légaliserait de façon permanente l'état d'urgence décrété par François Hollande». Dans une tribune intitulée «les pouvoirs sans entrave d’Emmanuel Macron», le quotidien américain faisait s'insurgeait également contre l'absence de contrôle judiciaire: «L'absence d'un rôle pour le judiciaire qui pourrait contrôler le pouvoir général de l'exécutif est troublante».
Aux Philippines, la montée en puissance de l’engagement américain témoigne de la crainte de voir le groupe Etat islamique établir un nouveau front en Asie du Sud-Est. Depuis deux semaines, Manille est en guerre contre l'organisation dans le sud de l’archipel, où le groupe Maute, qui s’en réclame, s'est emparé d’une partie de Marawi, une ville de plus de 200 000 habitants, sur l’île de Mindanao. «La menace que fait planer le groupe Etat islamique sur Mindanao est réelle», s’alarme The Philippine Star, qui fustige la façon dont le président Rodrigo Duterte a malmené, jusque-là, l’allié américain. «Les Etats-Unis, rappelle le journal, sont le seul pays à fournir une assistance militaire aux Philippines. Pur affronter la menace djihadiste, le pays va devoir accepter toutes les mains qui lui sont tendues». Quant aux soutiens du groupe Maute, le journal s’interroge, comme le montre un dessin où l’on voit une main anonyme armer les combattants. S i le président philippin a ouvertement désigné le chef de l'organisation Etat islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, cette affirmation est néanmoins nuancée par certains experts, qui évoquent  un soutien financier et idéologique de l'EI, mais pas encore un appui officiel à la création d’une nouvelle province du califat auto-proclamé.
Tout autre chose, pour terminer. Un peu d’amour dans ce monde de brutes, avec The New York Times, qui commémore cette semaine les 50 ans de l’autorisation des mariages interraciaux aux Etats-Unis - ça s’est passé le 12 juin 1967,  très précisément, au terme du long combat mené par les époux Loving – ça ne s’invente pas.
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