Au menu de cette revue de presse internationale, mercredi 31 mai, le triple attentat qui a fait plus de quarante morts, mardi, en Irak. La chasse aux clandestins en Arabie saoudite, et le parcours du combattant des migrants en Europe. Et la fâcherie américano-germanique.
On commence cette revue de presse internationale en Irak, où plus de 40 personnes ont été tuées et près de 140 blessées, mardi 30 mai, dans trois attentats suicide en Irak.
Deux de ces attaques ont eu lieu dans la capitale, Bagdad, d’après le journal Al-Zaman, qui montre un cordon de sécurité de la police irakienne délimitant la zone de l'attentat dans le quartier de Karrada, où le groupe Etat islamique, qui a revendiqué cet attentat, a pris pour cible «un rassemblement de chiites», selon lui, qui se trouvaient devant un marchand de glaces populaire - un lieu où de nombreux Bagdadis ont pour habitude de prendre leur dernier repas nocturne, en cette période de ramadan.
«En ce début de ramadan, l’organisation Etat islamique sème la mort à Bagdad», titre L’Orient Le Jour, qui précise que cette série d’attentats se produit alors que le groupe «résiste aux coups de boutoir des forces irakiennes à Mossoul». «Ce ramadan pourrait être l’un des plus sanglants de ces dernières années en Irak, prévient The Independent. D’après le quotidien britannique, le fait que le groupe Etat islamique et Al Qaida se retrouvent acculées dans leurs fiefs, expliquerait leur volonté de se livrer, en représailles, ou en désespoir de cause, «aux pires atrocités».
En Arabie saoudite, les autorités ont déclaré, le 29 mars dernier, que les immigrés en situation irrégulière, devaient quitter volontairement le pays sous une période de 90 jours. Officiellement, il ne leur reste donc plus qu’un mois pour s’exécuter. L’Humanité cite le chiffre de cinq millions de personnes concernées, soit un tiers de la population active. Des travailleurs précaires utilisés dans le bâtiment pour les hommes et comme domestiques pour les femmes, selon le journal, qui accuse Riyad de chercher, en réalité, à instrumentaliser «la colère d’un peuple victime du chômage», en constante progression depuis 10 ans, au point de toucher 12,5% de la population, au risque de provoquer une nouvelle crise migratoire non seulement dans la région», touchée par les conflits en Irak et en Syrie, « mais aussi en direction de l’Europe».
L’Europe, plus que jamais confrontée à une crise migratoire qu’elle ne peut ou ne veut pas régler, rappelle La Croix, qui a cherché à savoir ce que deviennent les milliers de migrants qui parviennent à survivre à cette épreuve qu’est la traversée de la Méditerranée. Une épreuve qui se poursuit une fois atteintes les rives européennes, selon le journal, qui évoque un «long parcours du combattant» - quand il ne s’agit pas d’une «nouvelle descente aux enfers».
La Croix raconte comment tout commence avec l’identification des migrants, dans les «hot spots», en Grèce ou en Italie. Le journal explique que c’est là que s’opère la «distinction» entre ceux qui peuvent prétendre à l’asile de ceux qui n’ont pas vocation à devenir réfugiés.
Les Marocains, notamment, étant immédiatement reconduits dans leur pays. Mais d’après le journal, la grande majorité des migrants restent en Europe. L’Italie, par exemple, n’ayant expulsé l’année dernière que 16 755 personnes - ce qui est très peu, comparé aux 361 000 personnes arrivées sur les côtes italiennes sur la même période.
Beaucoup de ces migrants tentent de rejoindre l’Allemagne, en pleine controverse, actuellement, avec Donald Trump. Après la visite glaciale de la chancelière à Washington, et les échanges tout aussi peu cordiaux lors du sommet de l’OTAN et lors du G7, personne ne semble pressé de réchauffer l’atmosphère. Lundi, le ministre allemand des Affaires étrangères accusait le président américain d'avoir «affaibli» l'Occident, en tergiversant sur le climat, ou en signant de gros contrats d’armement avec l’Arabie saoudite. Le lendemain, Angela Merkel, qui recevait le Premier ministre indien à Berlin, assurait qu'il était «extrêmement important» que l'Europe devienne un «acteur qui s'engage à l'international» à cause de l'évolution de la politique américaine. Ce qui a, forcément, donné lieu à une réaction de Donald Trump. Selon The Washington Post, le président a répliqué hier sur Twitter en déclarant que les États-Unis ont un «ENORME déficit commercial avec l'Allemagne, qui en plus paye BIEN MOINS qu'elle ne le devrait pour l'Otan et le secteur militaire». Une situation présentée comme «très mauvaise pour les États-Unis», selon Trump, qui a promis que cela allait changer». Donald Trump décidément furieux à l’égard de la chancelière, mais aussi de ses partenaires de l’OTAN et du G7.
À voir avec le dessin de Chapatte pour The New York Times, qui le montre regagnant une Maison Blanche en feu, après avoir renversé la table en Europe. "En fait, je préfère quand il se concentre sur «l’Amérique d’abord»", soupire Angela Merkel.
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