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Malgré de nouvelles révélations, Édouard Philippe soutient son ministre Richard Ferrand

Interrogé sur France 2 mardi, le Premier ministre Édouard Philippe a renouvelé sa confiance à son ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand, accusé par la presse de "mélange des genres", entre ses affaires privées et sa vie publique.

Le Premier ministre Édouard Philippe a redit sur France 2, mardi 30 mai, sa confiance dans son ministre de la Cohésion des territoires, Richard Ferrand, mis en cause par la presse. Il a affirmé que Richard Ferrand pouvait rester au gouvernement malgré "l'exaspération des Français".

Le chef du gouvernement a précisé toutefois qu'un ministre qui serait mis en examen devrait démissionner. Son gouvernement travaille sur un texte de moralisation de la vie politique, dont la présentation vient d'être reportée au 14 juin. Cette loi interdira la pratique des emplois familiaux, a précisé le Premier ministre.

Je me suis fixé des règles claires. Un ministre mis en examen devra démissionner immédiatement. #JT20H

— Edouard Philippe (@EPhilippePM) 30 mai 2017

Or parmi les affaires révélées à propos de Richard Ferrand par la presse, figure l'emploi de son fils comme attaché parlementaire pendant quatre mois pour un salaire mensuel de 1 266,16 euros nets, justifié par le ministre et député par la nécessité de remplacer au pied levé son assistant Hervé Clabon.

"J'ai parfaitement conscience que des usages et des comportements passés qui ne sont pas illégaux, mais qui ne sont plus acceptés aujourd'hui, ne peuvent plus être tolérés", a ajouté à ce propos Édouard Philippe sur France 2.

Ferrand récuse les accusations du Monde

De nouvelles informations publiées dans Le Monde mardi ont contraint Richard Ferrand à se défendre dans un long communiqué. Le ministre "réfute et condamne tous les soupçons" de l'enquête du quotidien, qui l'accuse de "mélange des genres" entre affaires privées et vie publique.

Dans son édition datée de mercredi, Le Monde affirme que Richard Ferrand, directeur général des Mutuelles de Bretagne de 1998 à 2012, "a fait bénéficier de plusieurs contrats des proches, dont son ex-femme et sa compagne".

"Député socialiste, il a déposé une proposition de loi favorisant les intérêts du monde mutualiste alors qu'il était toujours rémunéré par celui-ci. Il a embauché comme assistant parlementaire, sans le signaler, le compagnon [Hervé Clabon, NDLR] de celle qui lui a succédé à la tête des Mutuelles de Bretagne", écrit encore le quotidien.

"Sous couvert de présentation objective de situations, cet article fait des amalgames et laisse place à tous les sous-entendus sans jamais rien démontrer", a dénoncé Richard Ferrand dans son communiqué, affirmant n'avoir "rien à cacher, ni à craindre de la transparence".

Député et chargé de mission pour les Mutuelles de Bretagne

Concernant sa première épouse, artiste-plasticienne, le député du Finistère assure ainsi n'être "jamais intervenu pour qu'elle obtienne un quelconque contrat".

Sur "le soi-disant conflit d'intérêts" entre son activité professionnelle de chargé de mission au sein des Mutuelles de Bretagne et son mandat de député, Richard Ferrand rappelle avoir effectivement "participé aux débats sur une proposition de loi en 2012 relative aux réseaux mutualité", mais souligne n'avoir "pas déposé d'amendement".

"Devais-je m'abstenir de défendre un principe pertinent et dans le sens de l'intérêt général au prétexte que je connais bien le sujet ?", s'interroge cet ancien socialiste, qui fut l'un des ralliés de la première heure à Emmanuel Macron.

Richard Ferrand défend sa volonté d'avoir conservé son poste de chargé de mission de cette mutuelle, "toujours déclaré à la HATVP" [Haute Autorité pour la transparence de la vie publique], pour lequel il a "perçu jusqu'à fin 2016 une rémunération de 1 250 euros net par mois". "J'observe que des centaines de députés ou sénateurs conservent également et parfois pleinement leur activité professionnelle, ce qui me paraît totalement bénéfique par opposition à celles et ceux qui ne vivent que de la politique", plaide-t-il.

Avec AFP et Reuters