Au menu de cette revue de presse internationale, lundi 29 mai, la déception affichée par Angela Merkel au lendemain du G7, la contestation dans le nord du Maroc, et la palme d’or.
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Au menu de cette revue de presse internationale, la déception affichée par Angela Merkel, après le G7 de Taormine.
Une bière à la main, la chancelière allemande a prononcé hier à Munich ce qui restera sans doute dans les annales comme l’une de ses déclarations de politique étrangère les plus remarquées et commentées dans la presse internationale. «Les temps où nous pouvions totalement nous reposer sur d’autres sont en partie révolus. Je l’ai vécu ces derniers jours. Nous, les Européens, nous devons vraiment prendre en main notre propre destin» - difficile d’afficher plus clairement son amertume. Si la chancelière allemande ne désigne pas explicitement celui qu’elle tient pour responsable de sa déception, The Washington Post s’en charge: si Angela Merkel dit que l’Allemagne ne peut pas compter sur les Etats-Unis, c’est à cause de Donald Trump. «La déclaration de la chancelière est liée à la visite européenne désastreuse» du président américain, accuse le journal, qui estime que la chancelière pense que les Etats-Unis ne sont plus un partenaire fiable «à cause des mots et des actions de Donald Trump» –notamment ses propos sur l’article cinq du traité fondateur de l’Otan, qui prévoit l’engagement de chaque membre à défendre les autres, et que le président américain a semblé mettre en cause.
Une analyse diamétralement opposée à celle de Politico, qui ironise sur ce qu’il perçoit comme une interprétation trop dramatique de la déclaration allemande: «Non, la chancelière n’abandonne pas l’alliance de l’Allemagne avec les Etats-Unis», écrit Politico. Le site juge que ses propos sont en réalité «dans la droite ligne de sa rhétorique depuis l’élection de Donald Trump», et servent «son objectif de faire avancer l’intégration européenne», un but que la chancelière jugerait «à portée de main, depuis l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence française». Ce sont là doutes qu’on retrouve jusque dans les colonnes de la presse allemande et du Spiegel, qui se demande s’il faut prendre la déclaration d’hier comme une déclaration de politique étrangère ou une déclaration de campagne électorale, Angela Merkel étant soupçonnée de chercher l’herbe sous le pied à ses adversaires du SPD, dont le chef de file, Martin Schulz, a multiplié les propos très offensifs contre le président américain ces derniers jours. La presse outre-Rhin est elle aussi partagée sur les conclusions à tirer du G7: «Le G7 n’existe plus», écrit Die Zeit. «Si c’est ainsi que se parlent des amis, alors que pourraient se dire des ennemis?», lance le journal, cette fois à propos du communiqué commun publié à l’issue du sommet. Une déclaration a minima où apparaît très clairement l’opposition entre Donald Trump et ses partenaires sur le protectionnisme et le climat. C’est d’ailleurs sa position sur ce dernier sujet qui est le plus sévèrement jugée par la presse internationale, notamment par The Independent: «Trump semble content de détruire la planète. A présent, seules la Chine et l’Inde peuvent nous sauver».
Au Maroc, la contestation monte dans le nord du pays. D’après le site de France24, des affrontements ont éclaté samedi soir entre les manifestants et la police à Al-Hoceïma, secouée par des manifestations récurrentes depuis la mort d'un vendeur de poisson en octobre dernier. Mouhcine Fikri avait été broyé par une benne à ordures, alors qu'il tentait de récupérer sa marchandise saisie par des agents de la ville. Ce week-end, une vingtaine de personnes auraient été arrêtées, alors qu’elles manifestaient leur soutien à Nasser Zefzafi, le leader de la contestation populaire dans la région, actuellement en fuite et recherché par la justice. Baptisé «hirak», qui signifie «le mouvement», en arabe, ce mouvement de contestation cherche à faire aboutir plusieurs revendications, selon l’hebdomadaire marocain Tel Quel, qui évoque notamment «la libération de tous les prisonniers politiques du Rif», cette région berbère du nord marocain, l’une des plus pauvres du pays, et dont les habitants estiment souffrir d’une marginalisation économique depuis 1958, date de la révolution rifaine contre la monarchie.
Tout autre chose, pour terminer, l’attribution de la palme d’or d’or au fil suédois «The Square». Si cette palme d’or est plutôt mal accueillie par la critique française, elle fait la joie des Suédois, à en croire le Dagens Nyheter, qui salue le travail du réalisateur Ruben Ostlund, un jeune cinéaste finalement préféré aux vieux routards du 7ème art tels que l’autrichien Michael Haneke. «The Square, c’est le Haneke de la blague Carambar», cingle L’Obs. «Le réalisateur Ruben Ostlund a explosé en plein vol», c’est un «crash»…
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