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En 2016, la NSA a collecté 151 millions de conversations téléphoniques de citoyens américains

En 2016, l’Agence de sécurité nationale (NSA) américaine a enregistré et conservé plus de 151 millions de conversations téléphoniques américaines, marchant ainsi sans vergogne sur les engagements pris par le Congrès des États-Unis.

En 2015, le Congrès américain a fait passer une loi inédite pour la protection de la vie privée des citoyens américains. Le "USA Freedom Act" impose des limites à la collecte de données par le gouvernement et les agences nationales américaines, en particulier la fameuse NSA, dont les pratiques d’écoutes massives du monde entier avaient été mises en lumière par les révélations d’Edward Snowden à partir de juin 2013.

Mais la NSA ne fait visiblement pas grand cas des décisions des sénateurs. En 2016, l’Agence de sécurité nationale américaine aurait ainsi récolté massivement les données des citoyens américains. Plus 151 millions d’enregistrements téléphoniques ont été réalisés en seulement une année, selon le rapport annuel sur la transparence du Bureau du directeur de l’intelligence nationale américaine, publié à la fin du mois d'avril dernier.

L’Agence de sécurité nationale américaine récolte et conserve en réalité les métadonnées de ces écoutes téléphoniques, c’est-à-dire l’ensemble des informations chiffrées liées aux appels : le temps, la durée et les numéros des deux personnes se téléphonant. 

Le rapport publié par le Bureau du directeur de l’intelligence nationale américaine est la première évaluation publique et officielle de l’impact du Freedom Act. Il montre clairement la difficulté pour la NSA de restreindre ses écoutes massives tout en continuant à recueillir des renseignements utiles pour la défense américaine, comme le souligne The Verge. En effet, selon le Freedom Act, la NSA est censée limiter sa collecte aux métadonnées d’individus suspectés de liens avec des mouvances terroristes ou menaçants pour la sécurité intérieure.

Selon Reuters, des officiels de la NSA ont défendu le rapport en arguant que 151 millions de conversations téléphoniques enregistrées, c’est finalement assez peu face à l’ampleur des écoutes avant les révélations de Snowden. À l’époque, la NSA recueillait des "millions d’enregistrements" chaque jour, selon une étude gouvernementale américaine datant de 2014. Mais l’argument ne tient pas vraiment : la NSA n’a jamais fourni à la presse ou au gouvernement un chiffrage exact de la baisse des écoutes entre l’ère pré Snowden et l'ère post Freedom Act.

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