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La CFDT appelle à voter Macron : "L'abstention, c'est une demi-voix pour Marine Le Pen"

Les syndicats ont célébré cette année le 1er-Mai en ordre dispersé. La CFDT, qui appelle clairement à voter Emmanuel Macron pour faire barrage au FN, a martelé lundi le danger de l'abstention et du vote blanc dans ce second tour de la présidentielle.

Le message de la CFDT est très clair : pour faire barrage à la candidate d’extrême droite Marine Le Pen, il faut voter Emmanuel Macron. Son secrétaire général Laurent Berger l’a encore martelé lundi 1er mai devant quelques centaines de personnes rassemblées en fin de matinée dans le quartier de Stalingrad, à Paris. Une manifestation organisée par le syndicat réformiste, majoritaire en France, et l’Unsa (Union nationale des syndicats autonomes), avec les étudiants de la Fage (Fédération des associations générales étudiantes) ou encore SOS Racisme.

"Le FN est une arnaque, il est l'opposé de la France que nous voulons construire. Nous devrons faire reculer le FN dans les consciences et continuer à construire une France solidaire", a insisté le leader du plus grand syndicat français qui juge "la présence de Marine Le Pen (…) plus grave qu'en 2002", quand Jean-Marie Le Pen avait atteint le second tour de la présidentielle face à Jacques Chirac. Pourquoi "plus grave" ? "Parce qu'il y a moins de réaction, une forme d'agonie, parce qu'il y a aussi beaucoup d'ambiguïté (...) Il y a un réel risque que le Front national puisse accéder au pouvoir. Ce risque est renforcé par le vote blanc et l'abstention, qui est une demie voix donnée à Marine Le Pen", a expliqué Laurent Berger.

Un point de vue partagé par les militants ou simples citoyens présents. "Nous voulons faire prendre conscience que des personnes seront en danger si le FN arrive au pouvoir. Il faut rappeler les fondamentaux de ce parti : xénophobe, homophobe, transphobe… Ils le démontrent avec leur communiqué où ils disent qu’ils veulent abroger le mariage pour tous. Ils veulent revenir sur un acquis social qui concerne les minorités", rappelle Clémence Zamora-Cruz, porte-parole de l’InterLGBT interrogée par France 24.

"Pas un chèque en blanc à Macron"

Laurent Berger a toutefois prévenu que cet appel à voter Macron n’était pas une marque d’allégeance faite au candidat d’En Marche ! : "Ce n’est pas un rassemblement pour dire que le programme de monsieur Macron nous convient, c’est d’abord pour dire stop au Front national. La seule solution pour lutter contre le FN c’est de mettre un bulletin d’Emmanuel Macron dans l’urne. Ensuite la CDFT fera son travail pour le droit des travailleurs."

Contrairement à 2002, les syndicats ont échoué à organiser un défilé unitaire. CGT, FO, FSU et Solidaires, dont le rassemblement parisien s’est déroulé plus tard dans l’après-midi entre la place de la République et celle de la Nation, appellent de leur côté à "faire barrage" à Marine Le Pen, sans pour autant inviter ouvertement à voter pour son adversaire, Emmanuel Macron. "Quand on a un parti comme le Front national qui s'apprête à gouverner la France, c'est quand même incroyable que les syndicats n'arrivent pas à montrer de la solidarité et à se transcender", déplore Luc Bérille, secrétaire général de l'Unsa.

"C’est désolant de ne pas avoir un rassemblement unitaire. Mais nous ne donnons pas un chèque en blanc à Macron. La différence entre lui et Le Pen, c’est qu’avec lui on pourra discuter", se désole Jeanne, retraitée de 74 ans, adhérente CFDT, intérrogée par France 24. "Il y aura plus de monde au défilé de la CGT mais je ne veux pas rejoindre des gens qui portent un discours irresponsable. Il faut prendre ses responsabilités : Macron est un républicain", tranche Marie, 48 ans, employée de banque non syndiquée.