À Urumqi, la capitale du Xinjiang qui est sous tension depuis les heurts entre Ouïghours et Hans, une explosion a détruit un réservoir de pétrole dans une usine de produits chimiques. Les autorités écartent l'hypothèse d'un acte criminel.
AFP - Un réservoir de pétrole a explosé dimanche sans faire de victimes dans la plus grande usine de produits chimiques d'Urumqi, capitale du Xinjiang, ont annoncé les pompiers une semaine après des violences interethniques qui ont fait plus de 180 morts.
Un responsable des pompiers d'Urumqi, capitale de la Région autonome du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, a indiqué à l'AFP qu'aucune victime n'avait été déplorée, et que les causes de l'explosion dans cette usine située dans le nord-est de la ville étaient inconnues.
L'agence officielle Chine Nouvelle a confirmé que l'explosion n'avait pas fait de victime et a précisé que celle-ci, survenue à 10H00 locales (02H00 GMT), avait provoqué un incendie qui a été maîtrisé en deux heures.
Une enquête a immédiatement été ouverte pour déterminer les causes de l'explosion, a ajouté Chine Nouvelle.
L'usine Shihua gongsi, située dans le district de Midong, appartient à la China National Petroleum Corporation, a précisé l'agence officielle, le plus grand groupe dans le secteur de l'énergie du pays.
Ni les autorités locales ni la police n'étaient joignables dimanche matin.
On ignorait si l'explosion avait un lien avec les sanglantes émeutes interethniques qui dimanche dernier ont fait 184 morts et un millier de blessés parmi les Ouïghours, minorité musulmane et turcophone très présente au Xinjiang, et les Hans, ethnie majoritaire en Chine.
La dissidente ouïghoure en exil Rebiya Kadeer --dont le Congrès ouïghour mondial avait été immédiatement accusé par Pékin d'avoir fomenté les troubles-- a de son côté estimé que des milliers de personnes pourraient avoir été tuées au cours de ces violences.
Selon des témoignages recueillis par l'AFP, des membres de la communauté ouïghoure ont pris pour cible des Hans le 5 juillet, après des échauffourées dans une usine de Canton (sud) le 26 juin dans lesquelles deux Ouïghours avaient été tués.
La dissidence ouïghoure en exil a affirmé que les émeutes avaient éclaté après la répression brutale par la police d'une manifestation pacifique de Ouïghours.
A leur tour, des hordes de Hans en quête de vengeance étaient descendues dans les rues mardi et mercredi, s'en prenant à des Ouïghours.
Au cours de la semaine écoulée, la situation est restée très tendue à Urumqui, patrouillée par un grand nombre de forces de sécurité.