Au menu de cette revue de presse internationale du jeudi 13 avril : l’analyse de la visite glaciale de Rex Tillerson à Moscou, les inquiétudes de l’UE face à la Hongrie et l’amertume des joueurs du Borussia Dortmund, défaits par l’AS Monaco après l’attentat qui les a ciblés mardi.
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Au menu de cette revue de presse internationale, le bilan de la visite du secrétaire d’État américain à Moscou.
«Une atmosphère assez nerveuse», euphémise Kommersant, le journal russe proche du Kremlin, qui évoque Rex Tillerson comme «l’invité américain» de Vladimir Poutine. «La ligne de miel entre Donald Trump et la Russie est terminée», annonce Vox, qui ironise sur la façon dont ce qui devait être «un tour de victoire» pour l’ex-candidat préféré de la Russie, a tourné au vinaigre. Le site américain décrit l’ambiance glaciale de la conférence de presse conjointe qu’ont tenue Rex Tillerson et son homologue russe, Sergueï Lavrov, chacun évitant soigneusement le regard de l’autre, chacun consacrant l’essentiel de ses réponses à une critique en règle du pays de l’autre. Juste auparavant, le secrétaire d’État américain s’était entretenu pendant deux heures avec Vladimir Poutine, qui avait pris le soin de le faire patienter de longues heures, après avoir laissé planer le doute sur sa décision de le rencontrer ou non. Une atmosphère que Vox attribue au bombardement par les États-Unis d’une base aérienne du régime syrien, après l’attaque chimique attribuée à Assad. «Les Russes, écrit le site, n’aiment pas que l’on attaque leurs clients, mais la vérité, c’est que les tensions ont commencé bien avant les bombardements américains, et elles sont liées à la déception de Vladimir Poutine face à la politique étrangère de Trump. Poutine semble pris du remords de l’acheteur compulsif, et rien de ce qu’a fait Tillerson au cours de son séjour n’a semblé en mesure de changer cet état de fait». «Tillerson a senti le froid», confirme Politico, en évoquant le voyage «très étrange» de l’ex-patron d’Exxon-Mobil à Moscou. Le site explique aussi que «l’escalade entre Poutine et l’Administration Trump pourrait être utile politiquement au président, à un moment où les autorités fédérales sont en train d’enquêter sur l’ingérence présumée de la Russie dans la campagne présidentielle, dans la mesure où ses bombardements contre le régime syrien et la colère qu’ils ont provoquée à Moscou lui confèrent une crédibilité anti-Kremlin».
La Russie vient d’opposer son veto au projet de résolution du Conseil de sécurité réclamant une enquête sur l’attaque chimique présumée de la semaine dernière - attaque que Donald Trump a invoquée pour justifier les frappes américaines. Le veto russe est présenté par The New York Times comme un signe de la «dégradation» des relations entre la Russie et les États-Unis. Donald Trump soutient toujours que c’est l’attaque chimique attribuée au régime syrien qui l’a obligé à revoir la position qu’il défendait jusque-là, à revenir sur sa décision d’intervenir le moins possible dans le conflit. Un argument qui ne semble toutefois pas réellement convaincre le journal, qui critique sa «diplomatie inconstante» et l’accuse de décevoir les attentes de ses alliés, soucieux, eux, de voir à la tête des États-Unis un dirigeant «prudent et constant». The New York Times dit aussi sa préoccupation de voir la coopération russo-américaine contre le groupe État islamique être désormais «impossible».
Inquiétude également de l’Union européenne face à la politique menée par le premier ministre hongrois, Viktor Orban. «La Hongrie dans le viseur de l’Europe», prévient Le Soir. Le quotidien belge annonce que la Commission européenne se dit prête à ouvrir, si besoin, une procédure d’infraction contre son gouvernement. Bruxelles va notamment évaluer la compatibilité de la loi sur les universités qu’il a promulguée lundi avec le principe de la libre circulation des services et le droit d’établissement. Cette loi, qui prive de licence les instituts d’enseignement étrangers ne disposant pas de campus dans leur pays d’origine, viserait l’Université d’Europe centrale, financée par George Soros. Le Soir rapporte que le milliardaire américain d’origine hongroise est la bête noire de Viktor Orban, dont le parti, le Fidesz, a aussi déposé un projet de loi obligeant les ONG à déclarer leurs financements étrangers sous peine d’être interdites. Un texte qui, là encore, viserait une soixantaine d’ONG soutenues par la fondation Open Society de Soros et aurait contribué à faire descendre les Hongrois dans les rues de Budapest, où les manifestations sont devenues quotidiennes. Foreign Affairs l’assure: «La Hongrie est en train de se transformer en Russie», Orban «imitant» Poutine. Une dérive face à laquelle l’Europe serait en réalité assez démunie, selon le site américain, qui explique que la Hongrie est certes le troisième plus gros bénéficiaire dans l’UE des fonds européens, mais que l’appartenance du Fidesz au parti populaire européen, au côtés, notamment, de la CDU d’Angela Merkel, rend peu probable le recours à d’éventuelles représailles financières.
Un mot, pour terminer, du match Dortmund-Monaco, qui a finalement eu lieu hier soir, après les explosions qui avaient visé le car de l’équipe allemande mardi. Le quart de finale aller de la Ligue des champions s’est soldé par une défaite allemande, 2 buts à 3. Une défaite d’autant plus amère pour les joueurs que ces derniers se disent très traumatisés, et regrettent que le match n’ait été reporté que d’un jour. Sur le site du journal allemand Die Welt, le défenseur Sokratis Papastathopoulos, témoigne: «Ça a été très dur de jouer au football ce soir. Nous ne sommes pas des animaux. Nous avons une famille, des enfants. Dans ma tête, je n’avais pas de place pour un match. Nous étions déjà contents d’être en vie».
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