logo

Les députés se penchent de nouveau sur le travail dominical

Critiquée par les élus socialistes ainsi que dans les rangs de la majorité, la quatrième version du texte sur le travail dominical a débuté, mardi, son examen à l'Assemblée nationale. Retour sur une loi qui est loin de faire l'unanimité.

Souhaité par le chef de l’Etat Nicolas Sarkozy, le débat sur le travail dominical n’a pas fini de diviser les Français.

L’examen de la proposition de loi, qui avait été suspendu le 18 décembre après des incidents de séance, a finalement repris, mardi, à l’Assemblée nationale.

Le texte, qui prévoit la possibilité d'ouvrir les commerces le dimanche dans les zones touristiques et thermales, est cher à Nicolas Sarkozy et fait partie intégrante de son concept du "travailler plus pour gagner plus".

"Il faut être attentif à ne pas caricaturer un texte dont l'objet n'est pas de supprimer le repos du dimanche, ni d'ouvrir la voie à une réglementation du travail dominical", a rappelé, avant la reprise des débats mardi, Richard Mallié, le député UMP à l’origine du texte.

Un véritable intérêt économique ?

Sur le plateau de l’émission Face à face consacrée au travail dominical, Stefan de Vries, correspondant de la chaîne de télévision néerlandaise RTL 4, n’hésite pas à affirmer que le travail dominical pourrait avoir un effet néfaste sur l’économie.

"Cela ne va pas créer d’emplois, car le consommateur aura le même budget pour sept jours qu’il en avait pour six", a-t-il déclaré. Tout au plus ce dispositif créera-t-il "un peu plus de flexibilité".

Citant une étude réalisée aux Pays-Bas, le journaliste affirme que l’ouverture des commerces le dimanche a même provoqué un manque à gagner pour l’activité hôtelière, les clients profitant souvent du dimanche pour se rendre dans les supermarchés plutôt que dans les restaurants.

Egalement invité du Face à face de FRANCE 24, Olivier Frelland, président du think-tank Terra Nova, estime quant à lui que banaliser le travail le dimanche reviendrait à banaliser sa rémunération.

"A terme, le supplément de rémunération lié au sacrifice effectué en travaillant le dimanche va disparaître, comme c’est déjà le cas au Royaume-Uni", affirme-t-il.

Un risque de désorganisation sociale

Pour nombre d’observateurs, travailler le dimanche contribue, au-delà de l’aspect religieux, à la réduction de plage d’activités en commun au sein de la famille et poserait des problèmes sociaux à long terme.

Même au sein de la majorité, la proposition de loi est loin de faire l’unanimité. "Il va y avoir une désorganisation totale du lien social, du lien familial, du lien sportif dans notre pays", a déclaré, mardi, l’élu UMP Denis Jacquat.

L’examen du texte par les députés devrait s'achever au plus tard lundi. Un vote solennel est prévu le 15 juillet. Le Sénat devrait examiner à son tour la loi à partir du 21 juillet.