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Ivanka Trump, "faits alternatifs", faux massacres : les faux pas à répétition de la conseillère de Trump

Les jours de Kellyanne Conway en tant que conseillère spéciale de Donald Trump sont-ils comptés ? Entre manquement à l’éthique et gaffes, elle semble être devenue la nouvelle cible à abattre pour les détracteurs du président américain.

Après la démission de son conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn, le président américain Donald Trump se retrouve avec une autre bombe à retardement à gérer. L’une de ses plus proches conseillères, Kellyane Conway, se retrouve prise pour cible aussi bien par la quasi-totalité des grands médias américains que par une influente institution publique, l’Office de l’éthique gouvernemental.

Son directeur, Walter Shaub, a officiellement appelé Donald Trump à sanctionner celle qui fut la responsable de sa campagne électorale avant de devenir sa conseillère spéciale. Ce Mr Propre de la chose publique estime que Kellyanne Conway a allègrement piétiné les règles éthiques en vantant à la télévision la gamme de produits d’Ivanka Trump.

"Je vais faire un peu de publicité gratuite"

Invitée à commenter, sur la chaîne conservatrice Fox News le 9 février, la décision de certaines enseignes de ne plus proposer les produits de la fille du président des États-Unis, Kellyane Conway avait choisi d’endosser le costume de femme sandwich : "Je vais faire un peu de publicité gratuite : allez tous acheter ses produits. Vous pouvez les trouver en ligne."

La loi américaine sur l’utilisation illicite d’un poste officiel pour son profit personnel interdit explicitement la promotion à la télévision par un membre du gouvernement d’un produit… vendu par son ancien employeur. Walter Shaub semble penser qu’Ivanka Trump étant la fille de l’actuel employeur-président de Kellyane Conway, il y a bien violation de la loi.

Rien n’oblige Donald Trump à suivre l’avis de l’Office d’éthique, qui n’est que consultatif. La Maison Blanche a fait savoir que Kellyanne Conway "avait été recadrée" après son passage sur Fox News. Une petite tape amicale sur l’épaule et ça repart ?

Sauf si les médias réussissent à enfoncer un peu plus le clou et que Donald Trump décide que sa loyale conseillère le dessert plus qu’elle ne lui est utile. De plus en plus de rédactions assurent ne plus vouloir avoir à faire à Kellyanne Conway, accusée de mentir plus vite que son ombre. Une défiance gênante pour celle qui a bâti une partie de sa réputation sur sa capacité à défendre devant n’importe quelle caméra toutes les déclarations et décisions de son patron, aussi farfelues soient-elles.

La malédiction Michael Flynn

C’est elle qui a dégainé la première la théorie des "faits alternatifs" (des faits qui seraient différents mais tout aussi recevables que la réalité acceptée par le plus grand nombre) pour justifier le mensonge de la Maison Blanche. Celle-ci avait affirmé que la cérémonie d’investiture du 20 janvier avait rassemblé une foule record.

Pire : quelques jours plus tard, elle a fait référence à un attentat qui n’a jamais eu lieu dans la ville de Bowling Green (dans le Massachussetts, nord-est du pays) pour justifier le décret anti-immigration de Donald Trump. Ses interviews dans l’émission dominicale de NBC "Meet the press" sont devenues des objets médiatiques non identifiés qui fascinent Internet au même titre que les points presse du porte-parole de la Maison Blanche Sean Spicer.

Mais les rouages du show Conway se sont enrayés lorsqu’elle a assuré, lundi 13 février, que Michael Flynn "conservait toute la confiance du président" quelques heures seulement avant que ce dernier démissionne. Elle a, ensuite, eu du mal à expliquer pourquoi le président avait maintenu son conseiller à la sécurité à son poste aussi longtemps alors que le FBI l’avait averti depuis plusieurs semaines des détails des coups fil passé entre Michael Flynn et l’ambassadeur russe aux États-Unis.

Enfin, elle a été contredite à plusieurs reprises par la Maison Blanche. Son porte-parole, Sean Spicer, a ainsi assuré que Donald Trump réfléchissait déjà depuis des semaines à se séparer de Michael Flynn, qui avait finalement remis sa démission sur demande du président. Moins d’une heure plus tôt, Kellyanne Conway avait affirmé que le conseiller à la sécurité nationale avait pris cette décision seul.

"Je ne l’interrogerai plus, car elle n’offre que de la malhonnêteté au public", a affirmé Mika Brzezinski, l’une des journalistes vedettes de l’émission de MSNBC "Morning Joe". "Au mieux, elle est une bonne cliente qui sait travestir les faits pour protéger le président et au pire, c’est une apparatchik, une sorte de ‘ministre de la propagande’, ce qui n’est bon dans aucun des deux cas pour notre république", assure au site Politico un autre présentateur sous couvert d’anonymat.

Certains continuent à l’inviter car elle "permet aux présentateurs de passer pour des héros du journalisme qui mettent en difficulté une proche du président", assure Politico. La star de CNN Jack Tapper s’est ainsi offert une cure de célébrité supplémentaire sur Internet après avoir malmené la conseillère spéciale de Trump dans un entretien dont la vidéo est devenue virale.

Kellyanne Conway a utilisé l'outil favori de son patron pour répondre aux critiques qui s’accumulent : Twitter. "Le message du président est mon message, ses objectifs sont mes objectifs. Les rumeurs ne comptent pas", a-t-elle affirmé, suggérant qu’elle était sur la même longueur d’onde que Donald Trump. En attendant que Sean Spicer vienne la contredire une énième fois ?