logo

"Ils volent votre portefeuille" : des propos de Marine Le Pen sur les migrants refont surface

Interrogée mercredi par une journaliste de la chaîne américaine CNN sur des propos qu’elle aurait tenus en 2012 sur les migrants, la candidate frontiste Marine Le Pen a nié les avoir prononcés avant d’évoquer un problème de traduction.

"C’est une plaisanterie j’espère ?" C’est avec ces mots que Marine Le Pen s’est défendue mercredi 1er février quand la journaliste de CNN Christiane Amanpour lui a attribué certaines anciennes déclarations sur les migrants.

Le 8 mai 2012, la présidente du Front national avait déclaré sur la chaîne australienne SBS être "extrêmement tolérante et hospitalière", lançant ensuite au journaliste qui l’interroge : "Vous l’êtes vous-même. Est-ce pour ça que vous accepteriez que 12 clandestins viennent s’installer dans votre appartement ? Vous n’accepteriez pas. Et que de surcroît, ils changent votre papier peint. Et que même pour certains d’entre eux, ils volent votre portefeuille et qu’ils brutalisent votre femme. Vous n’accepteriez pas. Bon bah voilà ! Par conséquent, nous sommes accueillants mais c’est nous qui décidons avec qui nous sommes accueillants", avait-elle insisté à l’époque.

Une défense mise à mal par la journaliste

Face à la journaliste américaine qui lui rappelait ses propos, Marine Le Pen a dans un premier temps nié avoir prononcé ces mots, puis a évoqué une mauvaise traduction. "Ces propos sont extrêmement mal traduits", a-t-elle répondu sèchement, avant de finalement soutenir que ces paroles ont bien été prononcées mais pour comparer la France à une maison. "Ce que je dis, c’est que notre pays nous appartient. Nous en sommes les propriétaires. Par conséquent, nous avons la liberté de décider qui vient, qui nous décidons d’accueillir", a-t-elle argué.

"J’avais fait un parallèle avec le domicile personnel en disant que vous n’accepteriez pas que quelqu’un que vous n’avez pas invité chez vous vienne, s’installe, décide de la couleur de la tapisserie, décide du menu du soir ou décide de l’école où doivent aller vos enfants", a soutenu la présidente du parti frontiste. Malgré les relances de la journaliste américaine, Marine le Pen insiste, affirmant qu’elle ne "parlai(t) pas des immigrés clandestins, mais des personnes qui arrivent dans un pays sans y être invités".

Après la diffusion de l’interview, la journaliste américaine Christiane Amanpour a diffusé l’extrait en question, invitant les téléspectateurs à "juger par eux-mêmes".

I ask @MLP_officiel about her controversial 2012 comments on illegal immigration. https://t.co/xTmjOtJHkF

— Christiane Amanpour (@camanpour) 1 février 2017

Le FN veut taxer les travailleurs étrangers

Reste que l’éventualité d’une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle française pourrait s’avérer lourde de conséquences pour les migrants, mais aussi pour les résidents étrangers en France. La candidate frontiste a annoncé une série de mesures dans une interview accordée au quotidien Le Monde jeudi 2 février.

Si elle est élue au sommet de l’État, Marine Le Pen entend créer une taxe additionnelle sur tout nouveau contrat d’employé étranger, ajoutant que la recette serait reversée à l’indemnisation des chômeurs. Nous appliquerons la priorité nationale à l’emploi, a-t-elle déclaré sans préciser comment elle comptait mettre en place cette mesure. Le montant de cette taxe pourrait être de 10 % du salaire brut chaque mois, une somme payée par l’employeur, a précisé sur la radio RTL Florian Philippot, le vice-président du Front national.

Or une taxe similaire existe déjà en France. Selon le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, un chef d’entreprise doit obtenir une autorisation de travail pour recruter un employé étranger. Le patron doit alors payer une taxe forfaitaire auprès de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, lors de la première embauche et pour une durée limitée.