Au menu de cette revue de presse française, jeudi 2 février, la contre-offensive des Républicains et de François Fillon, mis en cause dans l’affaire des emplois présumés fictifs de sa femme. L’hypothèse de son retrait de la course à la présidentielle. Et le manque de femmes en général, dans la politique française.
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A la Une de la presse française, ce matin, la contre-offensive de François Fillon. Mis en cause dans l’affaire des emplois présumés fictifs de sa femme, le candidat de la droite à la présidentielle dénonce un «coup d’Etat institutionnel».
«Dans la tourmente, Fillon accuse le pouvoir», annonce le Figaro, qui dit voir « une étrange coïncidence entre la publication de cette affaire et l’approche de la présidentielle». «François Fillon était le grand favori de la course à l’Élysée. Il était l’homme à abattre», écrit le journal, qui se demande «à qui profite le crime?» - en pensant très fort à la gauche. «Le bûcher a été dressé sans que l’on s’interroge sur ceux qui avaient intérêt à l’allumer», répètent les responsables des Républicains, qui signent une tribune dans le journal pour défendre, selon eux, «l’honneur d’un homme et l’avenir de la France». François Baroin, Nathalie Kosciusco-Morizet, Jean-Pierre Raffarin et Laurent Wauquiez, entre autres, mettent en garde «les comploteurs et les manipulateurs»: «jamais nous ne laisserons prendre en otage ni la démocratie ni le destin de notre pays».
Une contre-offensive, alors que les révélations se poursuivent. «Je n’ai jamais été l’assistante de mon mari», déclarait Penelope Fillon en 2007. Une déclaration que l’émission Envoyé Spécial doit diffuser ce soir, d’après le Monde, qui rapporte que le magazine a eu accès à des extraits vidéo inédits d’une interview que celle-ci avait accordée au journal britannique The Telegraph. «Si c’est elle qui le dit», commente The Huffington Post, qui juge cet entretien «compromettant», et «potentiellement accablant pour la défense» de François Fillon. L’Obs, de son côté, dévoile un contrat de travail signé pour la période 1998/2002 qui stipule le contraire, tout en soulevant des doutes sur le travail réellement effectué. Selon ce contrat, Penelope Fillon aurait été censée être basée à la permanence RPR – l’ancêtre de l’UMP puis des Républicains - de la Sarthe, où était élu son mari. Mais le problème, c’est que «personne» ne l’y aurait vue travailler, selon l’Obs.
Ces informations qui risquent de semer encore un peu plus le trouble chez les Républicains. Si ses responsables affichent leur soutien, en coulisses, certains anticiperaient déjà un retrait du vainqueur de la primaire, et réfléchiraient à un «plan B», d’après le Parisien, qui évoque la «panique» de l’opposition face à «l’accumulation des révélations». Le journal, lui, n’est pas convaincu: «François Fillon peut toujours crier au complot et ses amis s’égosiller de manière indécente contre le «terrorisme médiatique», les faits sont là, têtus et choquants pour tous ceux qui ont cru discours rigoureux et moraliste du vainqueur de la primaire de la droite». «La droite balance», assure l’Opinion – où le dessin de Kak, inspiré par le film «La mort aux trousses», montre François Fillon tentant de s’enfuir à toutes jambes. «Jusqu’à quand François Fillon pourra-t-il tenir?», s’interroge Libération, qui rappelle que les trois quarts des Français interrogés dans une enquête «ne croient pas» à la version du candidat. «Encore quatre ou cinq sondages de la même eau et l’inquiétude laissera place à la panique», prédit le journal. «On décrétera que le candidat n’est plus un atout, mais un obstacle. La justice chemine, le temps politique galope». «Et si ce n’était pas lui», imagine déjà 20 minutes, qui juge également l’ex-Premier ministre «en mauvaise posture pour la présidentielle».
François Fillon qui décroche au profit d’Emmanuel Macron, dans un sondage réalisé pour les Echos. D’après cette enquête, si la présidentielle avait lieu ce week-end, le candidat de la droite serait éliminé dès le premier tour, devancé, par le patron d’En Marche!, qui se sentirait «pousser des ailes» avec la tempête Macron, d’après le Figaro, qui raconte que son positionnement «atypique» continue d’agacer à gauche. «Quand on a plus de trente ans d’engagement, qu’on a pris au sérieux la politique, qu’on a accepté de prendre des coups, qu’on a vu ses enfants prendre des coups, qu’on a vu des gens souffrir, on connaît la différence entre les politiques de gauche et de droite», aurait lancé Christiane Taubira, qui a choisi de soutenir la candidature de Benoît Hamon. Le candidat du PS, qui doit rencontrer aujourd’hui François Hollande, annonce quant à lui ne pas avoir l’intention d’amorcer un quelconque recentrage, à en croire Libération. Le centre où François Bayrou, qui se dit troublé par «les faits et les sommes» évoqués dans l’affaire Fillon, continue de faire durer le suspense sur une éventuelle quatrième candidature. Lu dans l’Opinion.
A l’exception du Front national, aucune candidature féminine, que ce soit à droite, à gauche où au centre. Si deux d’entre elles, en tout et pour tout, ont concouru à la primaire de la gauche et de la droite, on est encore très très très loin de la parité, rappelle le rapport sur le partage des responsabilités entre hommes et femmes que publie aujourd’hui le Haut conseil à l’égalité. «La réalité du pouvoir est encore très largement masculine», regrette Libération, qui rappelle qu’un récent bilan mettait la France à la 62ème place sur 191 pour le pourcentage de femmes à l’Assemblée - les meilleurs de la classe étant le Rwanda, qui s’est doté de lois volontaristes après le génocide, la Bolivie et Cuba. «On est en 2017 les gars, il serait peut-être temps de se pousser pour laisser un minimum d’espace à vos camarades!», dixit Libé.
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