Au menu de cette revue de presse française, mardi 24 janvier, les questions sur le «cafouillage» autour des résultats du premier tour de la primaire de la gauche. Benoît Hamon est favori, Manuel Valls donné perdant. Et aussi : le retour des migrants à Calais, le témoignage d’un prêtre condamné pour pédophilie. Et la voix des poissons.
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A la Une de la presse française, ce matin, les questions autour de la participation et des résultats du premier tour de la primaire de la gauche.
350 000 votants supplémentaires sont apparus dans le décompte des organisateurs, hier matin, alors que les pourcentages de chaque candidat ne bougeaient pas d’un iota par rapport à dimanche soir - une coïncidence statistiquement peu probable, d’après le Parisien, qui parle d’«un incompréhensible cafouillage». «C’est quoi ce micmac?», demande le journal, qui prévient que même si aucun candidat ne s’est plaint que la participation ait pu être gonflée, «les dégâts en terme d’image et de motivation des électeurs pour le second tour pourrait être sévères». «Vous avez besoin d’aide? J’ai été banquier, je sais compter », propose Emmanuel Macron à Cambadélis, Hamon et Valls, dans le dessin de Ranson. «Erreur humaine ou résurgence d’une vieille pratique de congrès socialiste?», s’interroge l’Opinion. La primaire de la gauche est «parasitée par des soupçons de gonflement de la participation», un «parfum de triche» plane sur le scrutin, écrit le journal. Le parti socialiste a d’abord évoqué un «bug», puis une «erreur humaine». Le PS a beau dénoncer une «effervescence auto-alimentée à partir de rien ou presque», «la suspicion gagne du terrain», selon l’Obs, qui parle d’une «nuit des longs couteaux version électorale». «Plusieurs dirigeants socialistes ne cachaient pas, avant le premier tour, que pour exister face à la vague Macron, il était impératif de se rapprocher des 2 millions d’électeurs», rappelle un élu de la majorité. «Si (la thèse du gonflement de la participation) s’avère exacte, ce n’est pas une déroute qui attend le Parti socialiste, mais un cataclysme», assure l’Obs, tandis que les Echos ironisent sur la supposée tentation de faire de la politique «en réalité augmentée». «Rien n’est grave. Le réel est comme une maladie contagieuse qu’il convient de fuir».
Arrivé en tête de ce premier tour, le frondeur Benoît Hamon fait figure de favori. «Le compte est (presque) bon», annonce Libération, qui a enquêté sur l’entourage, les mentors, et les influences du leader de l’aile gauche du PS. Benoît Hamon aurait su «parler à une génération avide de renouveau, une génération « urbaine, plutôt intégrée, mais aussi généreuse et solidaire», selon Libé, qui se demande toutefois si cette génération «suffit à jeter les bases d’une majorité dans une présidentielle. Non», répond le journal, qui prévient aussi que «les eaux froides du calcul gestionnaire ne mobiliseront personne» - des « eaux froides » incarnée par un Manuel Valls «en marche vers la sortie», d’après l’Humanité, qui estime le soutien des amis de Marine Aubry à Benoît Hamon «isole encore un peu plus» l’ex-Premier ministre.
A la une également, le retour des migrants à Calais, dans le nord de la France, trois mois après le démantèlement de la «jungle». D’après 20 minutes, il s’agit souvent de réfugiés mineurs, qui manquent de tout. «Re-Calais», alerte le journal. 200 à 400 migrants, des Erythréens des Afghans, notamment, seraient revenus dans l’espoir, toujours, de gagner l’Angleterre, où seuls 800 mineurs sur les 1800 recensés, ont été acceptés.
Il est aussi beaucoup question de la publication d’un guide réactualisé de la conférence des évêques de France, «Lutter contre la pédophilie». Depuis les révélations sur les agissements pédophiles d’un prêtre du diocèse de Lyon, il y a un an, l’Eglise française assure avoir mis en place un dispositif de prévention renforcé pour lutter contre ce fléau. Le Parisien dit avoir mené l’enquête dans 14 diocèses, où 29 prêtres, au total, auraient été mis en cause pour des faits d’agression sexuelle, en très grande majorité sur des mineurs de moins de 15 ans. D’après le journal, moins d’un tiers de ces hommes d’Eglise auraient perdu leur statut de prêtre, ceux ayant gardé leur titre se retrouvant déchargés de toute mission pastorale au sein d’une paroisse. Jacques, la soixantaine, condamné, réduit à l’état laïque, raconte avoir vécu la révélation de ses agressions comme une «libération», mais n’aurait pas compris, réellement ce qu’il a infligé, semblant minimiser la douleur de ses anciennes proies et la sienne: «La pédophilie, dit-il à propos de ses victimes, nous a détruits, elles comme moi». «Quand l’Eglise dit «dehors», soutient-il, c’est pour sauver la face».
Tout autre chose, pour terminer. Connaissiez-vous le pétillement de l’anguille, et le grognement du grondin? A l’occasion de la semaine du son, dont le but est de sensibiliser aux effets néfastes du bruit, on a déniché pour vous ce beau papier sur un chercheur à l’écoute de sons qui sont, eux, quasiment imperceptibles - on peut dire qu’il est toute ouïe dans le monde du silence. Eric Parmentier est spécialisé dans l’étude des vocalisations des poissons. Le Monde raconte que ce chercheur, qui est l’un des rares experts européens de la communication phonique chez les poissons, a notamment prouvé que certains de leurs muscles étaient en réalité des organes phoniques, destinés à produire du son, donc à communiquer et que le poisson-clown est capable de pousser des cris d’alerte.
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