L'un des trois kamikazes qui se sont fait exploser le 13 novembre à l'entrée du Stade de France a été identifié. Il s'agit d'un Irakien né en 1993.
L’un des nombreux mystères qui entourent les attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis a été levé. Les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) pensent avoir identifié l'un des kamikazes qui se sont fait exploser aux abords du Stade de France, révèle Le Parisien mercredi 18 janvier.
Les agents estiment que l’homme à l'origine de l'explosion près de la porte D de l'enceinte sportive, dans laquelle un passant avait trouvé la mort, est Ammar Ramadan Mansour Mohamad al-Sabaawi.
Cet Irakien, né en 1993 (selon une source proche de l’enquête) dans un village du district de Gayara (nord), résidait avec sa famille à Mossoul, seconde ville d'Irak et bastion de l'organisation État islamique (EI) depuis juin 2014. Les enquêteurs avaient pourtant trouvé un passeport syrien à côté de son cadavre après l’attentat, avec la fausse identité d’Ahmad al-Mohammad.
Un troisième membre non identifié
Sur les trois assaillants du commando du Stade de France, un seul était connu jusqu'à présent : Bilal Hadfi, un Français résidant en Belgique, âgé de 20 ans. Le troisième membre, retrouvé également en possession d'un faux passeport syrien, n'a toujours pas été identifié, d'après la source proche de l'enquête. Dans sa vidéo de revendication des attentats, l'EI avait indiqué qu'il s'agissait aussi d'un ressortissant irakien.
Après l'attaque, "des cadres du groupe État islamique ont remis à (sa) famille l'équivalent de 5 000 dollars (environ 4 670 euros) en dinars irakiens" ainsi que "des moutons", selon deux notes de la DGSE, datées de janvier et février 2016, déclassifiées début décembre.
"C'est en s'intéressant au versement de cet argent que les agents de la DGSE sont remontés jusqu'au jeune homme", explique la source proche de l'enquête. Les familles des victimes "saluent le progrès réalisé dans l'enquête" mais "sont choquées et désemparées devant les méthodes barbares utilisées par Daech (autre nom de l'EI, NDLR) qui réduit la vie d'un être humain à quelques milliers de dollars ou à un troupeau de mouton", a réagi dans un communiqué Me Samia Maktouf, qui représente plus d'une vingtaine de parties civiles.
Pour gagner l'Europe, le terroriste irakien et le kamikaze non identifié s'étaient dissimulé parmi le flux des migrants arrivés par bateau sur l'île de Leros, en Grèce, le 3 octobre 2015 avec au moins deux complices présumés : un Algérien et un Pakistanais, interpellés en décembre 2015 dans un centre de réfugiés en Autriche.
Le kamikaze du Stade de France était le benjamin d'une fratrie de cinq enfants, parmi lesquels deux frères auraient rejoint les rangs de l'EI. L'un d'entre eux, Ahmad, né en 1990, inquiète particulièrement les services de renseignement qui se demandent "s'il n'a pas gagné l'Europe avec l'objectif d'y conduire des attaques", d'après les notes de la DGSE.
Avec AFP