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Les Tunisiens ont célébré samedi les six ans de leur révolution. De nombreux mouvements de contestation ont néanmoins éclaté dans le pays, signe que les objectifs économiques et sociaux de la contestation n’ont pas encore été atteints.

La Tunisie a célébré, samedi 14 janvier, les six ans de la révolution qui a permis la chute du dictateur Zine el Abidine Ben Ali.

À Tunis, une foule munie de nombreux drapeaux tunisiens s'est rassemblée sur l'avenue Habib-Bourguiba, l'une des principales artères de Tunis en présence de membres de partis politiques et d'ONG, et sous un dispositif de sécurité renforcé en raison des craintes d'attentat.

Dans le reste du pays, des mouvements de protestation ont éclaté à différents endroits. À Sidi bouzid, dans le centre-ouest défavorisé de la Tunisie, par exemple, où l'immolation par le feu le 17 décembre 2010 du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi avait donné lieu à un mouvement de protestation contre le chômage et la vie chère.

Les manifestations, marquées par des émeutes sanglantes, s'étaient ensuite étendues à tout le pays. Sous la pression populaire, Ben Ali a pris la fuite pour l'Arabie saoudite le 14 janvier 2011.

Des dizaines de chômeurs ont manifesté dans cette petite ville devenue célèbre, en scandant "Le travail est un droit, bande de voleurs" ou encore "Travail, liberté, dignité, patrie", deux slogans phares de la révolution, selon un correspondant de l'AFP.

Pneus brûlés et jets de pierres

Par ailleurs, quelque 150 chômeurs ont brûlé des pneus pour bloquer la route principale de Menzel Bouzaiane, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Sidi Bouzid, en chantant les mêmes slogans, d'après la même source.

Des protestations similaires ont eu lieu à Meknassi, près de Sidi Bouzid, où une grève générale a été observée jeudi pour réclamer des emplois et le développement de la région.

À Ben Guerdane, ville proche de la frontière libyenne, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour répondre aux jets de pierres de manifestants, selon des témoins et des médias locaux. Les manifestants ont utilisé des pneus et des poubelles pour bloquer les routes. Ils réclament l'ouverture du poste-frontière de Ras Jédir et le libre passage des marchandises.

Selon la télévision privée "Nessma", des heurts ont éclaté lors du passage du convoi présidentiel, les forces de l'ordre répondant avec des tirs de grenades lacrymogènes aux jets de pierres de certains manifestants.

Samedi, le président Beji Caïd Essebsi a annoncé de nouveaux projets pour lutter contre le chômage et les inégalités sociales lors d'un déplacement dans le gouvernorat de Gafsa, dans le centre du pays.

Avec AFP