Un ex-dirigeant de Volkswagen risque une peine de prison de 169 ans aux États-Unis, une enquête américaine a été ouverte contre Fiat et une autre en France contre Renault : le Dieselgate connaît de nouveaux rebondissements.
Plus d'un an et demi après le début du Dieselgate - les accusations portées aux États-Unis contre Volkswagen pour manipulation des tests anti-pollution - l'affaire prend une nouvelle ampleur.
Le parquet français a ouvert une enquête contre Renault, vendredi 13 janvier, concernant une éventuelle tromperie. Aux États-Unis, c'est Fiat qui est dans le viseur des autorités, tandis qu'un ex-dirigeant clé de Volkswagen, Oliver Schmidt, risque jusqu'à 169 ans de prison pour son rôle dans l'affaire. France 24 fait le point sur ces derniers éléments en date.
Renault menacé en France. Le parquet judiciaire a ouvert une enquête, vendredi 13 janvier, pour chercher à déterminer si le constructeur automobile français est responsable de "tromperie sur les qualités substantielles [des véhicules] et les contrôles effectués".
Cette procédure est la conséquence de l'enquête menée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) depuis l'automne 2015 pour savoir si les émissions polluantes de voitures d'autres constructeurs que Volkswagen étaient en réalité plus élevées que celles mesurées lors des tests en laboratoire.
Plusieurs modèles de Renault avaient été pointés du doigt pour des dépassements d'émission d'oxydes d'azote (NOx) lors de tests sur route. Les résultats de la DGCCRF ont été transmis à la justice en novembre 2016. L'annonce de l'ouverture d'une enquête judiciaire à entraîné une chute de plus de 2 % du cours de l'action du constructeur français.
Un dieselgate bis pour Fiat ? Un logiciel controversé présent sur certains modèles, des émissions d'oxyde d'azote en réalité plus élevées que lors des tests et des autorités américaines qui ouvrent une enquête. Le scénario des ennuis qui touchent, depuis jeudi 12 janvier, le constructeur italo-américain Fiat Chrysler ressemblent à celui qui a fini par ébranler l'empire Volkswagen.
Les autorités américaines reprochent à Fiat de ne pas leur avoir précisé que les Jeep Cherokee et les Dodge Ram étaient équipées "d'auxiliaires d'émissions" qui ont pu fausser les tests d'émission de gaz polluant. "Encore une fois, un grand constructeur automobile a pris la décision commerciale de contourner les règles et s'est fait attraper", a souligné Mary Nichols, la patronne de l'agence californienne de l'environnement (Carb).
"Nous n'essayons pas de truquer quoi que ce soit", a rétorqué Sergio Marchionne, le PDG de Fiat. Il a admis que son groupe aurait dû être plus transparent et Fiat espère régler "équitablement" l'affaire avec la future administration Trump.
Volkswagen : un dirigeant risque 169 ans de prison. Oliver Schmidt est accusé d'être au cœur d'une conspiration pour masquer aux autorités américaines l'utilisation d'un moteur truqué sur certains modèles de la marque durant les tests anti-pollution. Cet ex-dirigeant du constructeur allemand était en charge, entre 2012 et 2015, des relations avec les autorités de régulation américaines. À ce titre, il est l'un des personnages clés du scandale. Le ministère américain de la Justice a précisé que les faits qui lui sont reprochés dans les 18 pages de l'acte d'accusation peuvent lui valoir jusqu'à 169 ans de prison.
Oliver Schmidt avait été arrêté le 10 janvier alors qu'il s'apprêtait à quitter le territoire américain pour retourner en Allemagne. Il a immédiatement été placé en détention et sa demande de libération a été rejeté par le juge pour cause de fort risque d'évasion.