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"Alep, la confusion"

Au menu de cette revue de presse française, jeudi 15 décembre, la confusion autour de la possible évacuation de civils à Alep, la Grèce punie pour ne pas aller assez loin dans l’austérité, les ambitions de Pékin en mer de Chine méridionale. Et une déclaration signée «Duterte Harry».

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On commence cette revue de presse internationale en Syrie, à Alep, où des civils pourraient commencer à être évacués.
Ces habitants devenus «les martyrs d’un monde divisé», d’après Le Soir, sont aussi le symbole de la «débâcle» des démocraties, accuse le quotidien belge, qui relève «le manque d’entrain des Européens à mettre le doigt dans l’inextricable chaos moyen-oriental, alors que l’UE a déjà tant de soucis «à la maison», avec le Brexit, les populismes, les extrémismes, le terrorisme, et la «crise migratoire». «Mais cette démonstration affligeante d’impuissance pourrait, au moins, écrit Le Soir, être compensée par davantage d’empathie à l’égard des réfugiés de cette guerre atroce. Or c’est au déploiement d’une énergie considérable que l’on assiste: pour tenter de confiner ces victimes le plus loin possible de nos terres». «Pris au piège», titre le quotidien i, au Royaume-Uni, qui parle de 50 000 personnes qui supplient qu’on les laisse fuir les bombardements, tandis que The Independent explique que toutes les parties prenantes ont intérêt à laisser les civils quitter les quartiers est d’Alep, notamment parce que si les massacres s’y poursuivent, les autres places fortes encore aux mains des rebelles n’accepteront jamais de se rendre. Le temps presse. Plus les heures passent, moins il y aura de civils à sauver, rappelle ce dessin du quotidien saoudien Al Watan, qui montre ce à quoi risque de ressembler l’évacuation d’Alep: des cadavres dans des linceuls.
En Grèce, les mesures d'allègement de la dette, accordées en échange de réformes, viennent d’être suspendues après l'annonce par Alexis Tsipras de nouvelles mesures sociales. D’après Kathimerini, le Premier ministre grec a annoncé un relèvement des retraites les plus basses, et un report de la hausse de la TVA sur les îles grecques, où s'entassent actuellement plus de 16.000 migrants, «tant que dure la crise des réfugiés» - des mesures pour un montant de 617 millions d’euros, et qui vont à l’encontre de l’austérité exigée par les créditeurs de la Grèce. The Guardian évoque une sanction qui aurait «surpris» Alexis Tsipras, qui martèle pour sa part que «chacun doit respecter le peuple grec, qui a fait d’immenses sacrifices au nom de l’Europe depuis 7 ans, en portant le fardeau de la crise des réfugiés et en mettant en œuvre une politique d’austérité extrêmement sévère». Alexis Tsipras dit aussi garder l’espoir de sortir de l’impasse en reprenant ses discussions avec ses homologues grecs et allemands, et en demandant au FMI de se retirer du plan de sauvetage grec – «un projet qui risque de ne pas rassurer ses créanciers, à un moment où ces derniers ont le sentiment que la Grèce traîne des pieds pour les réformes», selon le quotidien britannique.
En mer de Chine méridionale, Pékin aurait disposé des systèmes de défense antiaériens et antimissiles sur les îles artificielles de l’archipel des Spratleys. D’après les images satellites diffusées hier par l’Asia Maritime Transparency Initiative, l’AMTI, une fondation financée par les Etats-Unis, et plusieurs nations asiatiques, il semble que la Chine ne respecte pas son engagement de ne pas militariser ces îles, qui sont revendiquées par plusieurs autres pays de la région, Taiwan, le Vietnam, la Malaisie, et les Philippines. Et ces images seraient la preuve que Pékin se prépare à un conflit dans la région, selon l’AMTI. The Guardian rapporte que le président-élu Donald Trump accuse les autorités chinoises de «construire une énorme forteresse en pleine mer de Chine orientale, ce qu’elle ne devrait pas faire», tandis que son entourage met en cause «la faiblesse» de Barack Obama, qui aurait encouragé «l’agression chinoise» dans la région. Des accusations qui interviennent alors que Donald Trump a par ailleurs mis en cause la politique de la « Chine unique » adoptée depuis des décennies par ses prédécesseurs – provoquant la colère de Pékin, qui répète ce matin, via The China Daily, qu’il ne saurait être question d’évoquer l’indépendance de Taiwan, et que le principe de la «Chine unique» est la «clé de la paix et de la stabilité» entre les Etats-Unis et la Chine.
En Asie, encore, le président philippin Rodrigo Duterte a fait une nouvelle déclaration fracassante, déclarant avoir lui-même tué des suspects lorsqu’il était maire de Davao, dans le sud de l’archipel. « J’allais dans Davao avec une moto et je patrouillais dans les rues, à la recherche de problèmes, je cherchais vraiment l’affrontement pour pouvoir tuer », a-t-il lancé lundi dernier dans le palais présidentiel, devant des hommes d’affaires, auxquels il a expliqué qu’il avait tué pour «montrer l’exemple aux policiers». The Times rappelle que l’ancien maire de Davao a été accusé à plusieurs reprises d’avoir créé des «escadrons de la mort», qui auraient tué près d’un millier de personnes, dont des enfants, tandis que sa guerre contre la drogue lancée dès son arrivée au pouvoir il y a cinq mois a déjà fait plus de 5000 morts.
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