
Mardi 13 décembre, le réseau social a lancé un outil de prévention contre le harcèlement des enfants à l'adresse des parents. Entre explications et conseils d'éducation, ce portail parental vise à séduire les adultes pour mieux cibler leurs enfants.
Entre les fausses informations et les bulles de filtrage, Facebook a également quelques gros soucis à régler en matière de harcèlement en ligne. Un fléau qui pullule sur le réseau social et contre lequel l’entreprise de Mark Zuckerberg peine à lutter, comme le soulignait de nouveau le 6 décembre dernier la Commission européenne.
En novembre, Facebook avait d’ailleurs inauguré un hub spécialisé en sécurité, le Centre de Sécurité ou Safety Center. Mardi, un nouvel onglet est venu nourrir cette rubrique : "le portail pour les parents".
Un espace pour informer les parents
Contrairement à ce que le nom pourrait laisser penser, il ne s’agit absolument pas d’un système permettant aux parents de suivre et contrôler l’activité de leurs enfants sur le réseau social. En effet, les lois de protection de la vie privée rendent impossible l’accès d’un compte à une autre personne que le titulaire dudit compte.
Le portail parental est plutôt un espace où sont renseignées plusieurs réponses à des interrogations possiblement formulées par les parents novices en matière de réseau sociaux.
"Chaque jour, de nombreux parents nous demandent conseil sur la manière de partager les photos de leurs enfants ou s’interrogent sur la façon de rester connectés avec sa famille lorsque l’on est aux quatre coins du monde", explique ainsi Facebook dans son communiqué.
Un petit côté "Facebook pour les nuls"
Le portail parental est pour l’heure constitué de trois onglets. L’une renvoie vers des associations qui militent pour la sécurité en ligne à travers le monde et qui ont contribué à développer l'outil. L’autre constitue une sorte de "Facebook pour les nuls" où sont indiquées toutes les étapes nécessaires à la gestion d’un compte Facebook : comment s’inscrire, trouver un bon mot de passe, retrouver ses amis, publier et partager du contenu, bloquer ou signaler du contenu etc. Bref, de quoi largement satisfaire ceux qui auraient hiberné ces quinze dernières années.
La troisième onglet "conseils pour les parents" ne fait qu’énumérer une série de recommandations pour bien éduquer son enfant contre le harcèlement en ligne. Facebook conseille ainsi aux parents de "montrer l’exemple" : "si vous décrétez que votre enfant ne peut pas utiliser les médias sociaux ou Internet à partir d’une heure précise, suivez les mêmes règles", et de "parler avec eux le plus tôt possible" en n’hésitant pas à les "ajouter en ami lorsqu’ils s’inscrivent sur Facebook". Parmi les autres suggestions, on retrouve notamment : "Indiquez à votre enfant que les mêmes règles s’appliquent en ligne et hors ligne", "ayez confiance en vous", ou encore "demandez à votre enfant de vous expliquer".
Sur Facebook, il y a 3 millions d’adolescents de moins qu’en 2011
Difficile de voir dans la liste de ces petits conseils, qui sonnent parfois creux, autre chose que de simples évidences. Comme le précise Facebook, il ne s’agit que d’un "point de départ" pour initier au sein de la famille une discussion sur le harcèlement et sur Facebook.
Presque une campagne de promotion
Plus qu’un instrument de prévention contre le harcèlement, le portail pour les parents est presque une campagne de promotion : des parents séduits sont aussi potentiellement des parents qui encourageront leurs enfants de moins de 13 ans à rejoindre ce réseau social plutôt qu'un autre.
Si le premier réseau social mondial n’a jamais donné de chiffres exacts sur le nombre de ses utilisateurs mineurs, des études ont révélé ces dernières années que les plus jeunes avaient tendance à déserter Facebook. Ainsi, le réseau social compte 3 millions d’adolescents de moins qu’en 2011, ce qui représente une perte de 25,3% d’utilisateurs sur la tranche 13-17 ans.
Pour les reconquérir, Facebook avait notamment lancé en juillet dernier Lifestage, une appli réservée aux jeunes nés au début des années 2000 – en vain. Chez les adolescents, c’est définitivement Snapchat qui a la côte.
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