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La Suède succède à la République tchèque à la tête de l'UE

La Suède a pris ce mercredi la présidence de l'Union européenne (UE), succédant ainsi à la République tchèque. Stockholm souhaite notamment obtenir la signature d'un nouveau traité des Nations unies sur le réchauffement de la planète.

L’eurosceptique Suède prend ce 1er juillet la présidence tournante de l’Union européenne (UE), après un mandat de la République tchèque très critiqué par la plupart des dirigeants européens .

Le Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt, et son gouvernement de centre-droit se sont fixés deux priorités : la crise financière et le changement climatique. "Le temps des plans de relance arrive à sa fin, à présent l'heure est venue de mettre en place une stratégie de sortie", a averti Fredrik Reinfeldt  au cours d’une rencontre avec des journalistes, mardi à Stockholm. La Suède, qui n’est pas membre de la zone euro, entend ainsi impulser une politique de retour à la discipline budgétaire.

Ce discours de la rigueur tranche avec celui des pays qui, comme la France, sont partisans d’augmenter les dépenses publiques. Le président français Nicolas Sarkozy vient par exemple d'annoncer le lancement, début 2010, d'un vaste emprunt national pour financer des projets d'investissement destinés à favoriser croissance et emploi.

Remplacer le protocole de Kyoto

Stockholm souhaite en outre entraîner l'UE dans la signature d'un nouveau traité des Nations unies sur le réchauffement de la planète. Celui-ci doit être négocié en décembre à Copenhague, et venir remplacer le protocole de Kyoto sur les émissions de carbone qui expire en 2012.

"En tant que pays écologiste qui a instauré une taxe carbone et un taux record d’énergie renouvelable, la Suède est bien placée pour mener des négociations mondiales" sur le sujet, estime Caroline de Camaret, spécialiste des questions européennes à FRANCE 24.

Outre la crise économique et le dossier du réchauffement climatique, la présidence suédoise aura de nombreux défis à relever ces six prochains mois. Le Parlement européen vient juste d’être élu, la Commission de Bruxelles doit renouveler ses commissaires et son président, le Portugais José Manuel Barroso, attend d’être reconduit, ou non, à son poste par les eurodéputés. Enfin, le nouveau vote irlandais sur le traité de Lisbonne est attendu à l’automne. En cas de victoire du "oui", le cadre institutionnel de l’UE sera modifié, avec notamment un président du Conseil européen doté d’un mandat de deux ans et demi renouvelable, contre six mois à l’heure actuelle.

Une présidence tchèque chaotique

Au terme de ses six mois de présidence, Prague a tenu à dresser un bilan positif de sa présidence européenne, par la voix du Premier ministre tchèque, Jan Fischer. Celle-ci "a démontré que même un nouveau pays membre, qui n'est pas grand, peut apporter sa contribution à l'UE et y laisser son empreinte, et pas seulement soulever de la poussière", a-t-il déclaré dans une déclaration aux médias tchèques au siège du gouvernement, lundi.

Cette présidence aura pourtant été mouvementée. Son visage a ainsi changé en cours de route. L'ex-Premier ministre Mirek Topolanek a en effet été démis par un vote de défiance des députés tchèques et a dû quitter ses fonctions en plein milieu de la présidence de l'UE. Or l'Europe traversait à ce moment-là sa pire crise économique depuis la Seconde Guerre mondiale.

Plusieurs dossiers sont par ailleurs  portés au discrédit de la République tchèque. Paris et Berlin ont par exemple dénoncé le manque d’initiative de l’UE sur la crise financière et obtenu in fine la convocation d’un sommet extraordinaire sur le sujet. Lors de l’offensive israélienne à Gaza en décembre et janvier dernier, la République tchèque a voulu faire adopter un texte de soutien à l’Etat hébreu. Enfin, dans la crise du gaz opposant la Russie et l’Ukraine, la présidence tchèque a mis du temps à s’engager pour parvenir à une négociation européenne. Les premiers temps, elle a argué qu’il s’agissait d’un conflit commercial entre deux pays.