La Cour suprême du Brésil a décidé, mercredi, de maintenir à son poste le président du Sénat, Renan Calheiros, revenant sur la suspension prononcée par un de ses juges, ultime rebondissement de la crise institutionnelle qui sévit dans ce pays.
C'est un désaveu. La Cour suprême du Brésil a finalement décidé, mercredi 7 décembre, de maintenir à son poste le président du Sénat, Renan Calheiros, revenant ainsi sur la suspension prononcée, lundi, par un de ses juges. Il s'agit là d'un ultime rebondissement de la crise institutionnelle qui sévit dans ce pays.
La plus haute juridiction du Brésil, réunie en session plénière, a toutefois décidé d'exclure le président du Sénat, troisième personnage de l'État, de la ligne de succession présidentielle. Saisi par un parti écologiste, le juge Marco Aurelio Mello du Tribunal suprême fédéral avait fondé son ordonnance sur un récent arrêt encore non entré en vigueur, stipulant qu'une personnalité inculpée ne pouvait occuper une fonction dans l'ordre de succession présidentiel.
Calheiros visé par douze procédures pénales
Lundi 5 décembre, le Brésil s'était enfoncé un peu plus dans une crise institutionnelle à l'issue imprévisible, après la décision du juge Marco Aurelio Mello de suspendre de ses fonctions Renan Calheiros "avec effet immédiat".
Quatre jours plus tôt, la plus haute juridiction du pays avait en effet décidé qu'elle le jugerait pour détournements de fonds publics dans l'une des douze procédures pénales le visant pour des faits présumés de corruption.
Mardi matin, les événements se sont précipités : le Sénat brésilien a bravé la décision de ce juge en annonçant qu'il maintenait dans ses fonctions son président dans l'attente de la délibération collégiale finale du STF. Une décision que les juges n'ont pas manqué de critiquer : "Une décision de justice doit être respectée afin que règne l'ordre judiciaire et non pas la volonté de tout un chacun", a déclaré la présidente de la Cour suprême.
Indéboulonnable cacique de la vie politique brésilienne, élu sénateur pour la première fois en 1994, Calheiros s'est dernièrement illustré en prenant la tête d'une fronde parlementaire contre les magistrats anti-corruption en charge de l'enquête sur l'énorme scandale de corruption Petrobras.
Avec AFP