L'accord de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne devra être conclu "d'ici octobre 2018", a affirmé, mardi, le négociateur de la Commission européenne Michel Barnier. Et d'appeler le gouvernement britannique à ne pas perdre de temps.
Le négociateur de la Commission européenne en charge du Brexit, Michel Barnier, a estimé, mardi 6 décembre, qu'un accord sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne devrait être conclu d'ici octobre 2018.
"Le temps sera court, il est clair que la période de négociation sera plus courte que deux ans", a affirmé Michel Barnier, qui s'exprimait pour la première fois devant la presse depuis sa prise de fonctions en octobre.
L’ancien commissaire européen a rappelé que l'accord à négocier entre Londres et Bruxelles devrait ensuite être approuvé par le Conseil (représentant les États membres) et le Parlement européen, puis le Royaume-Uni dans la limite de la période de deux ans prévue par la procédure.
"Si le Royaume-Uni notifie le Conseil européen d'ici la fin mars 2017, on peut dire que la négociation pourrait commencer quelques semaines plus tard" et qu'un accord serait trouvé "d'ici octobre 2018" pour laisser le temps de mener la procédure à son terme avant les élections européennes de 2019, a expliqué Michel Barnier. "Globalement, nous avons moins de 18 mois pour négocier", a-t-il insisté, répétant, en anglais et en français, que "l'UE est prête à recevoir la notification" britannique pour lancer formellement la procédure de divorce.
"Un grand accord pour le Royaume-Uni et pour le reste de l'Europe"
Concernant la question du calendrier, un porte-parole de Theresa May a indiqué que le gouvernement britannique n'entendait pas prolonger le processus de négociations au-delà de la période des deux années prévue par le Traité de Lisbonne.
Le ministre des Affaires étrangères Boris Johnson a jugé, mardi, que cette période de 18 mois serait "absolument suffisante" pour conclure "un grand accord pour le Royaume-Uni et pour le reste de l'Europe".
La Première ministre britannique, Theresa May, a promis de lancer formellement la procédure de retrait de l'UE par Londres d'ici à la fin mars 2017, même si une procédure actuellement en cours devant la Cour suprême pourrait retarder ce calendrier.
Les onze sages de la plus haute juridiction du Royaume-Uni examinent en effet jusqu'à jeudi la décision rendue début novembre par la Haute Cour de Londres en vertu de laquelle le gouvernement ne saurait activer l'article 50 du Traité de Lisbonne – qui lancera les négociations de séparation – sans avoir consulté les députés.
Plusieurs dizaines de députés conservateurs pourraient s'allier, mercredi, à l'opposition travailliste au Parlement britannique pour exiger que le gouvernement publie son plan pour le Brexit sans attendre le déclenchement de l'article 50.
Avec AFP et Reuters