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Les parlementaires et les patrons qui soutiennent François Fillon

Favori de la primaire de la droite et du centre, François Fillon bénéficie du soutien de quelque 60 parlementaires, mais aussi de nombreux patrons qui œuvrent dans son équipe de campagne. Revue de détails.

Fort de ses 44,1 % des voix au premier tour de la primaire de la droite et du centre, François Fillon est devenu le grand favori de cette élection, dont le résultat sera connu dimanche 27 novembre. Si certaines figures politiques lui ont assuré leur soutien pour le second tour au soir des résultats (Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez, Edouard Balladur), l’ancien Premier ministre s’appuie depuis le début de la campagne sur la confiance de quelque 60 parlementaires. L’ancien sénateur de la Sarthe (2005-2007) et député de Paris (depuis 2012) Les Républicains (ex-UMP), a su faire apprécier son sens de la mesure et son savoir-faire sur les bancs de l’Assemblée et au Sénat.

"Je pense que François [Fillon] créera la surprise", clamait dès le 18 novembre Gérard Larcher sur France Info. Le président du Sénat, soutien de la première heure de l’ancien Premier ministre alors même qu’il n’était qu’en troisième position dans les sondages, a toujours été séduit par le programme du candidat qu’il qualifie de “plus abouti, plus courageux [...] et le plus adapté à la situation." Son ami de longue date l’a accompagné dans plusieurs meetings (Sablé, Reims, Paris, etc.) et a défendu son projet dans les médias. "Je connais François Fillon, ce qu’il annonce là, même si certaines mesures sont difficiles, notamment l’ajustement dans la fonction publique, je pense qu’il le fera tout en écoutant et en regardant les réalités", a-t-il argué. Plus discret dans les médias, l'ancien président de l'Assemblée Bernard Accoyer soutient également François Fillon, capable de “reconstruire l’identité nationale et la paix civile”.

Bernard Debré, conseiller ?

Parmi les nombreux parlementaires, le député de Paris peut aussi compter sur le fidèle Jérôme Chartier. Le député du Val d’Oise le soutient depuis 2012, quand François Fillon se lançait dans la course à la présidence de l’UMP. Il est devenu le porte-parole du candidat - avec la députée Valérie Boyer- pour défendre “l’homme de la situation pour redresser la France”.

De son côté, le député de Paris Bernard Debré n'a pas non plus caché sa préférence pour François Fillon, "le seul qui travaille", a-t-il estimé (alors que son frère jumeau, Jean-Louis, s’affiche aux côtés d’Alain Juppé). S’il s’exprime peu dans les médias, le médecin de formation a déjà affiché son ambition de devenir conseiller au palais présidentiel. D’autres parlementaires, tels que Lionel Tardy (Haute-Savoie) et le député des Français de l’étranger Thierry Mariani se sont également ralliés à François Fillon.

Depuis le début de la campagne, l'ancien chef du gouvernement peut aussi se prévaloir du soutien de deux de ses anciens ministres : Gérard Longuet et Hervé Novelli. L’ancien ministre de la Défense n’a cessé de défendre chez François Fillon son "courage de dire la vérité", sa "mesure dans le comportement", son "attitude respectueuse avec ses interlocuteurs". Quant à l'ancien ministre aux PME, au Commerce et au Tourisme, il partage avec lui la même vision sur la liberté d’entreprendre : "Donner la main aux entreprises en améliorant leur environnement fiscal, leur permettre de négocier au plus près de leur réalité, donner plus de liberté dans les investissements, proposer un statut du travailleur indépendant, aligner le régime fiscal sur celui des auto-entrepreneurs, en finir avec les 35 heures et les régimes de retraite exceptionnels…", a rappelé Hervé Novelli.

Des ministres issus de la société civile

Mais François Fillon, qui opte pour un positionnement néothatchérien sur le plan économique, s’appuie aussi fortement sur son réseau de chefs d’entreprise : l'ancien PDG d'Axa Henri de Castries, Patrick Pouyanné (Total), Denis Ranque (Airbus), Denis Payre (fondateur de Kiala) ou encore Alain Afflelou. Fait surprenant, l’élu sarthois a même nommé l'ancien patron de British Telecom et de Numericable Pierre Danon directeur adjoint de sa campagne. Autre figure notable : le banquier Arnaud de Montlaur, bien implanté dans les finances, a été chargé de lever des fonds.

Dans le cas d’une victoire à la primaire et ensuite la présidentielle de mai 2017, le Sarthois entend nommer des ministres issus de la société civile. "Il m'a toujours dit qu'il voulait le faire, et aujourd'hui, il faut le prendre très sérieusement", a affirmé, lundi 21 novembre, Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat et autre soutien du candidat. "Il veut faire émerger des talents, il pense que les partis politiques manquent de légitimité et qu'il faut de nouvelles têtes venant de la société civile", a-t-il ajouté. Henri de Castries, ami personnel de François Fillon de longue date, pourrait faire partie des ministrables.