logo

Les lefebvristes ignorent Rome et ordonnent de nouveaux prêtres

La Fraternité Saint-Pie X a ordonné huit nouveaux prêtres et dix nouveaux diacres. Le Vatican a prévenu qu'il considère toujours ces ordinations "illégitimes", malgré la levée de l'excommunication des évêques lefebvristes en janvier.

Choisissant d’ignorer Rome une nouvelle fois, la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X a ordonné huit prêtres et dix diacres, à Ecône, en Suisse, où se trouve le séminaire de la communauté.

Le Vatican a pourtant prévenu il y a quelques jours que ces ordinations seraient considérées comme "illégitimes".

Trois prêtres ont déjà été ordonnés samedi à Zaitzkofen, dans le sud de l'Allemagne, et treize autres doivent encore l’être aux États-Unis.

Toujours hors de l'Église catholique romaine, les lefevbristes considèrent que c'est au Vatican de revenir sur certains points du concile Vatican II, et non à eux de faire allégeance.

Fondée en 1970 par Mgr Marcel Lefebvre, un évêque français qui contestait les décisions du concile Vatican II, la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X procède tous les ans à des ordinations, le 29 juin.

La communauté est en marge de l'Église romaine depuis que Mgr Lefebvre a ordonné quatre évêques en 1988, sans l'accord du Saint-Siège.

Cette année, la célébration s’inscrit dans un cadre particulier après la levée par le pape, le 21 janvier, de l’excommunication des évêques lefebvristes.

Dans un geste d’apaisement, Benoit XVI a également proposé l’ouverture de discussions en vue d’une éventuelle réconciliation. Il a cependant posé comme condition expresse que la Fraternité adhère "à la doctrine et à la discipline de l'Église", particulièrement aux décisions de Vatican II.

Remerciant le souverain pontife pour la levée des excommunications, Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité, a répondu qu'il admettait les conciles "jusqu'à Vatican I" (organisé en 1869-1870, il a institué l'infaillibilité papale) mais qu'il avait "des réserves" concernant Vatican II (1962-1965).

Le principe de discussions théologiques a été admis par les deux parties, mais elles n'ont pas encore commencé.

Le dialogue paraît pourtant bien difficile entre Rome, qui tient au respect des préceptes de Vatican II, et les intégristes, qui fustigent l'œcuménisme et l’ouverture sur le monde.