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Jean-Yves Le Drian a annoncé, lundi, à Bangui, la fin de l'opération militaire française Sangaris. Lancée en 2013 alors que le pays était plongé dans le chaos et la violence, cette mission a rassemblé 2 000 hommes au plus fort des effectifs.

"Sangaris a rempli sa mission", a déclaré, lundi 31 octobre, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en visite à Bangui pour mettre fin officiellement à la mission française en Centrafrique.

Une fin de mission que de nombreux observateurs jugent prématurée. "Le départ de Sangaris est pour nous, disons-le franchement, une source d'inquiétude", a déclaré lundi le président de l'Assemblée nationale centrafricaine.

"Sangaris se retire beaucoup trop tôt. Nos forces de sécurité ne sont pas en mesure de prendre le relais. Les forces onusiennes sont de plus en plus débordées dans leur rôle de pompier", a regretté de son côté un député centrafricain, Anicet Georges Dologuélé, ancien candidat à l'élection présidentielle.

Jean-Yves Le Drian a tenté d’apaiser les esprits, soulignant que la fin de Sangaris "ne signifi[ait] pas la fin des relations militaires entre la France et la Centrafrique" et que "l'armée française ser[ait] certes moins visible mais [toujours] présente, active et vigilante".

Paris affirme, par ailleurs, qu’en cas de nouvelle spirale de violences, la France, également présente dans la région à N'Djamena et Libreville, serait par ailleurs en mesure d'intervenir rapidement si Bangui en faisait la demande.

Des violences persistantes

Lancée sous mandat de l'ONU le 5 décembre 2013 pour mettre fin à un cycle de violences entre communautés, Sangaris – du nom d'un papillon africain – a mobilisé au plus fort de la crise plus de 2 000 hommes. Les effectifs militaires français ont été ramenés en juin à 350 hommes qui font désormais office de réserve tactique au profit des 12 500 casques bleus de la Minusca, appuyés par l'Union européenne.

D'ici début 2017, le contingent passera sous les 300 hommes : 90 déployés au sein de la mission européenne EUTM RCA, 90 au sein d'une unité de soutien à la Minusca en matière de drones tactiques et 80 composant une force de réaction rapide au profit des forces nationales centrafricaines.

Si la situation dans le pays n'a plus rien à voir avec celle qualifiée de "prégénocidaire" de 2013, le pays est toujours en proie à des violences. Vingt-cinq personnes ont encore été tuées vendredi dans des violences déclenchées par des groupes armés à Bambari et ses environs, au nord-est de la capitale Bangui, selon la Minusca.

Avec AFP et Reuters